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“ ------------ la foi faite en prefence de notre feigneur le très-
3 J pieux & viéforieux empereur Conftantius augufte,
éternel, fous le confulat de Flavius Eufebe & d’Hy-
patius à Sirmium l'onziéme des calendes de Juin :
saxoOT.iv.r. 17. c’eft-à-dire le vingt-deuxième de Mai 355). Elle fut
compofée par Marc d’Arethufe, écrite en latin &
foufcrite par ceüx qui fe trouvèrent prefens : fçavoir
zpiph.hirrf. 73. Marc d’Arethufe, George d’Alexandrie, Baille d’An-
cyre , Germinius de Sirmium j Hypatien d’Hera-
clée, Valens de Murfe, Ürfacede Singidon & Pancrace
de Pelufe. Il y eut deux fignatures fingulieres.
Celle de Valens en ces termes : Les aiïiftans fçavent
comment nous avons foufcrit ceci la veille de la Pentecôte
: & notre pieux empereur le fçait, lui à qui
j ’en ai rendu témoignage de vive voix & par écrit.
Enfuite il mit la foufcription ordinaire avec cette
claufe : que le fils eft femblable au pere , fans dire :
En tout : mais l’empereur le contraignit de l’ajoû-
ter. Au contraire Baille fe doutant des mauvais fens
que l’on pouvoit donner à cette formule, foufcri-
vit ainfî : Moi Bafile évêque d’Ancyre , je crois,
comme il eft écrit ci-deffus* que le fils eft femblable
au pere en tout : c’eft-à-dire , non feulement
quant à la volonté,- mais quant à la fubfiftance, l’e-
xiftence & l’eftre , comme étant fils, félon l’écriture
: efprit d’efprit, vie de vie , lumière de lumière ,
D ieu de Dieu, en un mot fils en tout femblable au
pere. Et fi quelqu’un d i t , qu’il foit femblable feulement
en quelque chofe , je le tiens feparé de l’églife
catholique, comme ne tenant pas le fils femblable
au pere , fuyant les écritures. On peut remarquer
L i v r e q u a t o r z i e ’m e . 365
ici i que Bafile n’ofant emploïer le mot de fubftance -
ou/ta, que l’on étoit convenu de fupprimer dans cet- N< 3 5 ?•
te formule, emploie tous les mots approchans &
équivalens : parce qu’il croïoit en effet le fils femblable
en fubftance. Cette formule ainfi foufcrite fut
remife entre les mains de Valens, qui la porta au
concile de Rimini. * .
La refolution étant prife touchant la tenue des
deux conciles, Se le lieu de chacun déterminé : l’empereur
donna fes ordres pour y faire aller les évê- s^m. ir.e, tT.
ques,non plus par députez, mais tousgeneralement :
& il envoïa par tout des officiers, pour leur faire
donner les voitures Se les chofes neceflaires au voïa-
ge. Il écrivit à chaque concile de regler les queftions
de la fo i, d’examiner enfuite les caufes des évêques,
qui fe plaignoient d’avoir été dépofez ou exilez
injuftement ; & quand ils auroient tout jugé , de
lui cnvoïer dix députez de chaque côté pour lui en
faire le rapport. Le concile de Rimini s’affembla le
premier. Il y vint des .évêques d’Illyrie, d’Icalie
d’Afrique, d'Efpagne, des Gaules, de la grande Bretagne.
Ceux des deux dernieres provinces refuferent
ce qui leur fut offert de la part de l’empereur,' ne
croïant pas le pouvoir accepter honnêtement , Si
aimerent mieux vivre à leurs dépens. Il n’y eut que Sever. Suip. ù
trois évêques de Bretagne, qui acceptèrent ce fe- W-P-*19-
cours : étant fi pauvres qu’ils n’avoient pas dequoi
fubfifter , & aimant mieux être à charge au fife qu’à
_ leurs confrères, qui offroient de contribuer pour leur
¡ dépenfe. Telle étoit la charité & le défintereffement
des évêques.
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