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lut forcir de fa re tra ite , pour aller trouver l ’empc-
fe con fian t en fes promeffes reur réitérées tant de
r . 6 f i . a . fo is , ô c c a fa propre innocence. I l é toit déjà en chem
ap. Athan. p
in , quand il apprit les violences que l’on a v o it faites
en Occident contre L ib é ré , O fiu s , D e n is , & les
autres. C om m e il ne le pouvoir c ro ire , il apprit ce
q u i fe paifoit en E g y p te & en L ib y e : les évêques
chaffez & le refte de la perfecution ; particulièrement
les violences cotnmifes pendant le temps paf-
c,al à A le xan d rie . T o u t cela ne le dé tournoit pas
encore d’aller à l ’empereur : dans la créance que
l ’on abufoit de fo n n om , & que l ’on étendoit fes
ordres au-delà de fes intentions. E n fin on lu i montra
deux lettres de C o n fta n t iu s , q u i le defabuferent
& l’arrêterent. L a première adreffée au peuple d’A le
x an d rie : où il les lo yë de la foum iiïio n qu’ils lui
a voien t tém o ig n é e , en chaffant Athanafe & s’u n ifian
t à George. I l y traite A th an afe de trom p e u r ,
d’impofteur & de charlatan ; & toutefois il recon-
n o ît que le plus grand nombre eft pour lu i. I l dit
qu’il ne différé en rien des plus v ils artifans , ce qui
marque fans doute fa pauvreté & la fimplicité de
fo n exte rieu f : enfin il l’accufe d’a vo ir fu i le jugement
, q u i eft l’ancienne calomnie du conc ile de
T y r . A u co n tra ire , il traite fes ennemis de gens g ra ves
& admirables ; & George en particulier de l’homme
le plus capable de les inftruire des chofes eeleftes,
& le plus fça v an t dans le gouvernement fpirituel.
Sur la fin il menace des dernieres r ig u e u r s , & de la
mort même , ceux qui auront la témérité de demeurer
encore dans le parti d’A th an afe , L ’o p p ofition de
cette lettre à celles que le même empereur avoit don- .
nées auparavant en fav eu r de S. A th a n a fe , montre N* w f â k
affez qu’il n’a vo it écrit ni les unes ni les autres ; & s«p. m. »,
qu’elles étoient compofées par des fecretaires, fu i- 4Î'
vant les intérêts de ceux qui les fo llic ito ien t, comme
il fe fa it d’ordinaire.
L ’autre lettre étoit adreffée à A ïz an & Sazan p rin - n u . p . i # .
ces d’A u xum e en Ethiopie : à qui l ’empereur commande
comme à fes fu je ts , quoiqu’il les traite de
freres. I l leur mande d’en vo ïe r au plûtôt l ’évêquc
Frumentius en E g yp te : pour être inftruit & e x aminé
par G e o rg e , & m ême, ce fem b le , pour être ordonné
de nouveau. C ’eft ce même F rum en tiu s , qui Sup. I. XI. ».
a voit le premier porté la fo i dans ce p a ïs , dont il
avoit été o rdonné évêque par S. A than afe : c ’eft pourquoi
les Ariens craignoient qu’il ne fe retirât chez lu i,
S i ne vouloient pas qu’il fu t en feu re té , même chez
les barbares. S. A than afe aïant donc vû ces deux lettres
, quitta le deffein d’aller trou ver l ’empereur r
vo ïan t comme il étoit obfedé par fes en n em is , ô c
comme ils étoient animez contre lui : en forte qu’il
y a vo it fujet de c ra in d re , qu’avant qu’il pût approcher
du p rin c e , ils ne lui fiffent perdre la v ie . I l retourna
donc dans le d e fe rt, fe. re fervant pour un
temps plus favo rab le .
I l profita de fa fu ite , p o u r v ifite r à lo ifir les monaft B M H «s
j,T- 0 ■ 1 • ./ H.f.jii.B- teres d E g y p te , & connoitre cesnommes, qui s étant
feparez du monde v ivo ieh t uniquement à .D ieu . Les
uns étoient an achorètes, gardant une entière fo -
litu d e , & ne parlant qu’à Dieu & à eux-mêmes : les
autres cenobites, pratiquant la lo i de la charité dans- n i 1