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XXXVIII.
Miffion de Fru-
mentius.
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Amm. Mar. lib•
1 f . c* 4.
Valef.& Cedren.
an* Confit z i.
ip<3 H i s t o i r e E c c l e s i a s t iq u e .
■ commencé à fe convertir par les incuriîons qu’elles
firent fous l’empereur Gallien, environ foixante ans
auparavant j les évêques captifs leur avoient infoi-
re l’amour de la religion , par leur vertu & par leurs
miracles, & les ayant inftruits, y avoient formé
des églifes. Les Arméniens avoient reçu le Chri-
ftianifme depuis long-tems. On dit que leur prince
Tiridate à l occafion d’un miracle arrivé dans fa
maifon , s’étoit fait chrétien , & avoit ordonné à
tous fes fujets d’embraffer la même religion. Elle
s etoit etenduë dans les pais voifins j Sc le commerce
de l’Oiroëme 8c de l’Armenie l’avoit fait pàiTer
en Perfe, où il y avoit des églifes nombreufes. L ’empereur
Conftantin en étoit bien informé ; c’eft pourquoi
Sapor roi de Perfe lui ayant envoyé une am-
baftàde & des prefens pour faire un traité d’alliance,
il la f i t , ôc lui renvoya des prefens plus magnifiques.
En même tems il lui écrivit une grande lettre
en faveur des chrétiens quiétoient dans fes états. Il
y relève les avantages de la vraye religion ; la punition
des perfecuteurs, particulièrement de Valerien
pris par les Perfes, & finit en lui recommandant les
chrétiens.
Le Chriftianifine s’étendit encore plus loin Un
philofophe nommé Metrodote, pouffé par la curio-
fité de voir le pais & de connoître le monde , alla
jufqu’à l’Inde ultérieure, comme parlent les anciens5
mais en effet, ce n’étoit qu’une partie de l’Ethiopie,
A fon retour, il prefenta à Conftantin des perles 8ç
des pierreries ; & fe plaignit que le roi de Perfe
Sapor lui ayoit oté des choies bien plus précieuiess
L i v r e d i x i e’ m e .
A l’exemple de Metrodote , un autre philofophe
Tyrien nommé Moripius, entreprit.le même voyage
, par le même m o tif, mena avec lui deux
jeunes enfans qu’il inftruifoit , parce qu’ils lui
étoient proches : le plus jeune fe nommoït Ede-
fius , l’autre Frumentius. Lé philofophe ayant
fatisfait à fa curiofité, fe mit en chemin pour revenir
; & le vaiiTeau qui leportoit moüilla dans un
port pour faire de l’eau, ou prendre quelque autre
chofe neceflaire.C’étoit la coûf urne chez ces barbares
d’égorger tous les Romains qui fe trouvoient chez
eux , quand ils avoient appris de leurs voifins que
leurs trairez avec les Romains étoient rompus. On
attaque le vaiflêau, le philofophe & tous les autres
font tuez. On trouve fous un arbre les enfans étudiant
& préparant leurs leçons ; les barbares en ont
pittié & les mènent à leur roi. Il fit Edefius- fon
échanfon; & croyant voir en Frumentius plus d’ef-
prit & de conduite , il lui confia fes écritures & fes
comptes. Depuis ce tems, ils furent fort honorez
& fort aimez de ce roi. Il mourut biffant le roïau-
me à fà femme avec un fils encore enfant •> & accorda
à ces deux jeunes hommes Ja liberté de faire
ce qu’ils voudroient. Mais la reine qui n’avoit per-
fonne plus fidele dans tout fon royaume , les pria
inftamment d’en partager le foin avec elle , jufqu’à
ce que fon fils fût en âge > principalement Frù-
mentius, dont la fagefîe étoit plus profonde ; car
l’autre ne montroit que de la fidélité & de la modération.
Frumentius ayant ainfi le gouvernement de cet