
p. 3J î .
? • 3 Î8-
T
■ • -1 MM*
jtf<i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
eft plein de fcandalcs, de fchifmes, d’infidélité.
Que vous êtes heureux cependant • d’avoir conlervé
dans fa pureté , la foi apoftolique : d’avoir ignoré
jufques i c i , ces profeifions écrites , & de vous être
contentez de profeifer de bouche ce que vous croïez
du coeur : En fuite il explique les termes , dont l’am-
biguité rendoit fufpeéte aux Orientaux la foi des
Occidentaux. Premièrement le mot de fubjlance : montrant
les mauvais fens, que peut avoir cette propo-
iition : Qu’il n’y a qu’une fubftance du pere & du
fils : car on pouvoir entendre une feule perfonne
fubftance, ou une même fubftance divifée en deux.
C ’eft pourquoi il confeille d’expliquer diftinélement
ce que l’on croit du pere & du fils , avant que de le
renfermer dans cette expreffion abrégée. Il explique
enfuite le terme de femblable ; & dit que c’eft le même
dire : Que le fils eft femblable au pere en toutes
chofes, & de dire qu’il lui eft égal. Ain fi le
mot d'bomoioufios , qui fignifie femblable en fubftance,
peut avoir un auifi bon fens que {'homooufios, qui
fignifie de même fubftance. Saint Hilaire s’adreife
enfuite aux Orientaux bien intentionez , pour leur
lever tous les fcrupules qu’ils avoient fur le terme
de confubfiantiel s & rapportant le fymbole de N i-
cée ; il montre que ce terme n’y eft emploie que
pour condamner les vrais Ariens : qui vouloient
que le fils fût une fimple créature, & pour montrer
qu’il eft produit de la fubftance même du pere.
Il prouve en général, qu’il ne faut pas fuppri-
mer une bonne expreftion , à caufe du mauvais fens
qu’elle peut avpir ; par l’exemple des écritures donc
A N.
L i v r e q j j a t o r z i e’m ê.
les herenques abufent. Il preife les Orientaux de
ne pas rendre fufpetft leur bomoioufios en rejettant
f homooufios; & de ne pas s’arrêter aux mots, puif-
qu’ils conviennent de la chofe. Il ajoûte ces paroles
remarquables : Je prens à témoin le Seigneur du ciel
& de la terre, que fans avoir oüi ni l’un ni l’autre ,
j’ai toujours crû l’un & l'aucre : que par bomoioufios
il falloir entendre l’homooufios : que rien ne pouvoit
être femblable, félon la nature, qui ne fût de même
.nature. Baptifé depuis long-temps, depuis quelque
temps évêque, je n’ai oiii parler de la foi de Nicée,
que furie point de mon exil : mais les évangiles &
les écrits des apôtres m’avoient donné l’intelligence
de ces termes.
Les évêques de Gaule, ainfi inftruits de la foi des
Orientaux, fe trouvèrent avec les autres évêques
d’Occident à Rimini, en latin Areminum, ville ce- Mhim.defyn.
lebre d’Italie fur la mer Adriatique. Le concile 1 fut f,8S7ev4e rc» \Itb, .z.pI,
nombreux , & il s’y trouva plus de quatre cens evê- 41?-
ques , entre lefquels on compte environ quatrevingt
Ariens. Les plus célébrés des catholiques, que
nous connoiftions, étoient ; Reftitut évêque de Car- Gefl.a6.Td.
thage , qui femble avoir préfidé au concile : Mufonius
évêque de la province Byzaeene en Afrique , à vnr.in Lucifer,
qui tous les autres déferoient pour fon grand âge :
Greeien évêque de Calles en Italie : des Gaules, faint
Phebade d’Agen & S. Servais de Tongres. Entre les
Ariens on remarque Urface, V a len s ,1 Gerrhirtius,
Caïus de Pannonie , Démophile de Berée, Auxence,
Concile de R imini
Epiékcte , Mygdonius & Megafius. Taurus , préfet
du prétoire en Italie, y aflifta de la part de l’empe-
Sever. Itb. z. p%