
3 î>8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
*:*• n’en reçut du deshonneur. On défend aux laïques
de choifir des clercs pour garder leurs magalîns, ou
tenir leurs comptes.
10. Ü eft défendu aux évêques d’entreprendre les uns
f s- fur les autres. Aucun ne doit recevoir le clerc d’un
autre, fans les lettres de fon évêque, ni le garder chez
lui : ni ordonner un laïque d’un autre diocéfe , fans
le confentement de fon evêque. Sur ce canon Gratus
dit : Cette pratique conferve la paix : ôc je me fou-
u ?m SarJ' '* v *cns clue dans le faint concile de Sardique-il a été
c «% . défendu de folliciter k s clercs d’un autre diocéfe.
Antigone évêque de Madaure fe plaignit d’un autre
évêque nommé Optautius. Ils avoient divifé leurs
diocéfes d’un commun contentement, dont il y avoit
des a£les lignez de leur main : cependant Optautius
ne laiiïoit pas'de vifiter le peuple d’Antigone & de
fe l’attirer. Le concile ordonna que les conventions
cm. 7. ferojent; obfervées pour maintenir la paix. On étendit
aux laïques la défenfe de communiquer avec le
peuple d un autre diocéfe , fans les lettres de fon
évêque: pour empêcher les artifices de ceux , qui
fuïant la communion de l’u n , étoient admis par fur-
S 11: prife à celle d’un autre. On ordonne de reprimer l’orgueil
des clercs qui ne font pas fournis à leurs fupe-
rieurs : mais pour les juger, il faut un certain nombre
d’évêques ; trois pour un diacre , fix pour un
prêtre, douze pour un évêque ; ôc ce nombre eit
î- 14. remarquable. L ’obfervation de tous ces canons eft
recommandée fous peine d’excommunication pour
les laïques, ôc de dépofition pour les clercs ; le tout
avec connoiifance de catife.
L i v r e d o u z i e ’ m e .1 3<j9
Grégoire ufurpateur du fiege d’Alexandrie, mou- —------------
rut dix mois après qu’Eftienne eut été dépofé du ^ N- 34i>-
fiege d’Antioche, c’eft-à-dire, au commencement Ra f .
de l’an 349. Alors Conftantius n’aïant plus de pré- AtWafe.
texte d’empêcher le retour de faint Athanafe, & in-
timidé par les menaces de l’empereur fon frere : .
confuirá les évêques Orientaux , qui lui confeille- Ul- c- '°-
rcnt de le rappeller , plutôt que de s’expofer à une \ J 0<torl' | | c~
guerre civile. Il lui écrivit donc une lettre fort obli- Ai- P 0 *•'
geante, où il témoigne une grande compaffion des * '7
maux qu’il a foufferts , éloigné de fa patrie. J ’efpe-
rois, d it - il, que vous viendriez vous-même m’en
demander le remede ; peut-être la crainte Vous a
retenu : je vous écris donc , afin que vous ne diffé riez
pas davantage. J ’ai auffi prié monfeigneur &
mon frere l’empereur Con fiant, de vous permettre
de venir. Saint Athanafe ne fe preffa pas ; & Con»
ilantius lui écrivit une fécondé lettre , pour l’exhorter
à venir hardiment à fa cou r1 ôc lui offrit les voitures
publiques. Il lui envoïa même un des prêtres
d’Alexandrie qui étoit à la fuite de fa cour : puis un
diacre nommé Architas, avec une troifiéme lettre
pour le raffurer ôc le preffer de venir inceffamment -y
& il lui fit écrire par fix de fes comtes , à qui il fça-
voit que S. Athanafe fe fieroit davantage. Ils l’affu--
roient que l’empereur l’attendoit depuis un an entier,
ôc qu’il n’avoir jamais voulu permettre que l’on A d So lit ; • p\ 8 z 3 »
ordonnât un évêque à Alexandrie à la place de Grégoire.
Saint Athanafe reçût les lettres de Conilantius à
Aquilée, où il féjourna long-temps au retour du