
A n . 3 6 1 .
Hier. Chr. an. j£r. |
Ehiloft. r . c. 5.
Cbryfoft. in Me'l.
tom. ¿ .p . j}8. Itv.
10.
Ed it, S a v ill.
Tbecd. 1 1 . c. 31,
6$6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
veulent penetrer la profondeur de la nature divine ,
& exhortant à s’en tenir à la fimplicité de la foi.
Tout cela en un difcours d un quart d’heure , qui
n’eft qu’un tiifu de l’écriture.
Ce difcours prononcé fi hardiment, en prefence
de 1 empereur , attira de grandes acclamations du
peuple : mais les Ariens en furent extrêmement indignez
: parce qu encore que Melece fe fût abftenu
par diicretion des termes de confubftantiel & de
fubftance , il s etoit allez déclaré pour la venté catholique.
Eudoxe fit tous fes efforts pour l’obliger
a. fe retra&er ; & le trouvant inflexible , il s’adfefïa.
a 1 empereur avec les autres1 Ariens, qui fe repen-
toient de 1 eleètion de Melece ; & ils l’accuferent de
Sabellianifme , fuivant leur ftile ordinaire. Ils l’ac-
cuferent aufli d’avoir reçû à fa communion des prêtres
depofez par Eudoxe : ceft-a-dire, apparemment
des catholiques perfecutez injuftement. Conftantius
les crut avec fa îegerete accoutumée, & donna ordre
de le releguer en Arménie à Melitine fa patrie , un
mois après qu’il étoit entré à Antioche. Saint Melece
avoit fi bien profité de ce peu de temps, qu’il
avoir banni 1 erreur de fon églife ; & retranchant les
incorrigibles , il laifla les autres inébranlables dans
la foi. Le gouverneur l’aiant pris dans fon chariot
pour l’emmener en exil | fut pourfuivi par le peuple
à coups de pierres : mais S. Melece le couvrit de Con
manteau.
Cependant faint Eufebe de Samofate s’étoit retiré
en fon églife : emportant l’a&e de l’éle&ion de faint
L i v r e q u a t o r z i è m e . 637
Melece , dont il étoit dépofitaire. Les Ariens craignant
ce témoignage de leur mauvaife foi , perfua-
derent à l’empereur de le redemander : il y envoïa
en pofte : mais Eufebe répondit : Je ne puis rendre
un dépoft public, que tous ceux de qui je l’ai reçu ne
foient afTemblez. L’empereur irrité de cette répon-
f e , lui écrivit encore : le preflant de rendre cet a£te ;
& ajouta que s’il ne le rendoit , il avoit ordonné
qu’on lui coupât la main droite. Mais ce n’étoit que
pour l’épouvanter ; car il avoit défendu au porteur
de la lettre d’en rien faire. Eufebe aïant lû la lettre,
prefenta fes deux mains, & dit au porteur : Coupez
les moi toutes deux ; car je ne rendrai point le
décret, qui eft une conviétion fi claire de la méchanceté
des Ariens. L ’empereur Conftantius ne pût
s’empêcher de loüer un fi grand courage, & l’admira
toûjours depuis.
Pour remplir le fiege d’Antioche , l’empereur envoïa
quérir à Alexandrie Euzoïus, un des premiers
difciples d’Arius &c dépofé du diaconat dès le commencement
par faint Alexandre fon évêque. L ’empereur
lui fit impofer les mains par les évêques :
mais cette ordination divifa de nouveau l’églife
d’Antioche. Aucun catholique ne voulut communiquer
avec Euzoïus ; & ceux qui depuis trente ans
avoient fouffert tous les mauvais traitemens des
Ariens, fous Eftienne , fous Leonce & fous Eudoxe,
crurent s’en devoir enfin feparer ; & commencèrent
à tenir leurs aflemblées à part dans l’églife des
apôtres nommée en grec Palata , c’eft-à-dirc l’ancienne
; parce qu’elle étoit en effet la première d’An-
L 111 iij
A n . É | p
X X X I I I .
Euzoïus é 'êqiïe
d’Antioche.
Thilefi. v. c. j.
Itv. x. ».
Theed. i l . c. 32,
Socr. ï i . c. 44.
V. Vnief. m
Theod. hic.-