
A N . 34 7 .
X L IV .
Second concile
de Milan.
V. Pagi am 34f*
» . J . & 3 4 7 * » . 7 * &c.
Hilar. fragm. p»
4 1 1 . B.
SHpy ». 28.
~Ep. ad fragm.
Hilar. p. 4 1 1 .
E/)î/î. Synod.
Arimin.
II. £. 12.
384 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
il feroit permis de leur faire couper la tête. Ils obtinrent
des voitures publiques pour aller en divers
lieux ; & quand ils trouvoient quelqu’un qui leur
reprochoit leur fuite, ou qui détefloit leur herefie,
ils le faifoient fouetter , emprifonner , ou bannir.
La terreur faifoit un grand nombre d’hypocrites ; &
plufieurs s’enfuïoient dans les deferts, plûtêt que de
tomber entre leurs mains. Voilà ce qui fe paifoit en
Orient.
En Occident peu de temps après le concile de Sar-
dique & la même année 347. il s’en tint un à Milan
où refidoit l’empereur Confiant ; pour chercher le
remede à cette divifïon des églifes , & les moïcns
d’executer le jugement de Sardique , & pour condamner
Photin. Il l’avoit déjà été par les Eufebiens à
Antioche en 345. mais il ne l’avoit point encore été
en Occident, ou il tenoit une place confiderable é-
tant évêque de Sirmium métropole de l’Illyrie. Auffi
ce concile fut nombreux,raffemblé au moins de cette
province & de celle d’Italie, dont la métropole étoit
Milan ; & il y aflîfla des prêtres de l’églife Romaine.
Urfaçe & Valens, qui qiioiqu’évêques , étoicnt des
ignorans & des efpnts légers, fe voïant condamnez
& dépofez par les Occidentaux , entre lefquels ils fe
trouvoient fituez, voulurent profiter de l’occafîon
de cç concile pour fe faire abfoudre, & feignirent
d’abjurer l’Arianifme , par un écrit qu’ils prefente-
rent au concile figné de leur main, demandant pardon
de leur faute : le concile leur fit grâce & leur rendit
la communion,
On ne pouvoit executer le jugement du concile
de
L i v r e d o u z i e ’m e . 385
de Sardique, ni rétablir les évêques injuflement T h e t ie r .u . c . t .
chaffez, fans l’autorité de l’empereur d’Orient. C ’efl f.tio.' **SoUt*
pourquoi le concile de Milan députa vers lui deux
évêques, Vincent de Capouë, peut-être le'même
qui avoit affilié au concile de Nicée au nom de faint
Silveflre, &Euphratasde Cologne. L ’empereur Confiant
les chargea d’une lettre à fon frerc , & envoïa
avec eux un officier de guerre nommé Salien, illuflre
par fa vertu .& fa pieté. Par cette lettre, Confiant
prioit fon frere Conflantius d’écouter les évêques
qu’il lui envoïoit, de s’informer des crimes d’Ef-
tienne d’Antioche , & des autres du même parti,
& de rétablir Paul & Athanafe ; puifqu’ils étoient
pleinement juflifiez. Il ajoûtoit à la fin, des menaces
de les rétablir malgré lui , & de lui déclarer la
guerre.
Les députez étant arrivez à Antioche, où étoit E(l^LV‘ ..
Conflantius, Eflienne évêque de cette ville entreprit tioche dépofé.
de les perdre de réputation, pour leur ôter tout cre- S f i f i v *<>«*-
1- • 1 r i -» p. t u . dit. 11 y avoit un jeune homme înlolent & de moeurs » » k n. §$.
très-corrompuës, que fon nommoit Onagre,c’efl-à- c'9'
dire, âne fauvage, parce qu’il frappoit des pieds
des mains. Non feulement il infultoit à tout le monde
dans la place publique : mais il entroit impudemment
dans les maifons , pour en tirer les hommes
& les femmes les plus honnêtes. Celui-ci pouffé
par l’évêque Eflienne , fit marché avec une femme
publique, pour paffer la nuit, difoit-il, avec des*
étrangers qui venoient d’arriver. Il prit quinze compagnons,
& les aïant cachez derrière des murailles . s '
Tome III. C c c
qui étoient fur la colline, il amena la femme. Puis