
170 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
faintes écritures, il en acquit en peu de temsune
telle connoiifance, 8c inilruiiit fi bien fon troupeau
qu’il fe prefervades troubles que l ’ Arianifme. excitent
par tout l'Orient; 5c adoucit les moeurs fauva-
gesde fon peuple; caria ville de Nazianze étoit petite
8c peu confiderable jufques-là; elle étoit en Cap-
padoce voifine de Cefarée.
Du mariage de Grégoire & de Nonne naquirent
troisenfans, deux fils, Grégoire Sc Cefaire, 8c une
fille nommée Gorgonie, que l’on croit avoir ete
l’aînée. Grégoire fut le fruit des prières de famere,
qui avoit inftamment demandé à Dieu de lui donner
un fils. Auifi le lui offrit-elle aufli-tôt après fa naif-
fance, 8c fanêfifia fes mains en lui faifant toucher
les livres façrez. Il s’appliqua dès l’enfance a les lir e ,
8c donna deflors de grandes marques de vertu. Etant
encore fort jeune, il eut un fonge myfterieux. il
crut voir auprès de lui deux jeunes filles de meme
âg e, Sc d’une rare beauté, vêtûës de blanc, mais
fans ornement , Sc avec une extrême modeftie. Elles
le bai foient 8c le careffoient comme leur enfant.
Tranfporté de jo ie , il leur demanda leurs noms ;
l’une dit : Je m’appelle la chafteté , l’autre la tempe-
rance : nous fommes debout devant le trbne de J . G;,
en la compagnie des troupes celeftes, viens avec
nous, mon enfant, nous t’éleverons jufqu a la lumière
de la Trinité immortelle. Aïant ainfi parlé
elles s’envo lerent au c ie l, 8c comme il les fuivoit de
la vue , il s’éveilla. Deflors il conçut de l’amour de la
v irg in ité , Sc renonça au mariage, tels furent lea
commencemens du j eune Grégoire.
An . 3 * ^
X X X I.
Loix de Coftan-
tin.
L i v r e o n z i e ’me ? 171
Nous trouvons quelques loix de Conftantin tou-
chantles matières eccleiîaftiques, données pendant
le cours de fon regne 3xcr. c’eft à dire, fous fon feptié-
me confulat, 8c le premier de ion fils Conftantius.
La première efl: du premier jour de Ju in adrefleeà iff*
Ablavius, 8c défend d’exempter des charges publi- Ub l6-
ques des villes ceux qui y étoient fujets,fous prétexte
de clericature. Elle ordonne donc que l’on n’élira
de nouveau un clerc, que pour remplir une place v a cante
par la mort d’un autre; que l’on n’élira point
ceux,qui par leur naiifanceou parleurs richeffes font
fujetsaux charges publiques. Car il faut, dit la lo i ,
que les riches portent les charges du fiecle, 8c que les
pauvres foient nourris des biens des églifes. Le nombre
des clercs étoit réglé , parce qu’il n’y avoit point
d’ordinations vagues; tous étoient attachez à une
églife certaine:Ils étoient exemtsdes charges publiques
, maison ne fouffroit pas que cette exemption
tournât en abus.
Les deux autres loix de cette année regardent
les heretiques. L ’une elt du premier Septembre, 8c
porte : Que les privilèges accordez en confideraïion
de la religion, ne doivent profiter qu’aux catholiques
, non aux heretiques 8c aux fchifmatiques,
qui doivent au contraire être chargez plus que les
autres. La derniere accorde aux Novatiens la p a ifi-S p '* '^ '
ble poffeifion des maifons de leur églife 8c de leurs
fepultures, qu’ils avoientacquilesàjuile titre; non
de ce qui avant leur divifion avoit appartenu â l’é-
glife catholique. Les Novatiens étoient les moins sofwmn.r.jz;
odieux des heretiques de ce tems-là; 8c leur év êque
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