
S H i s t o i r e E c c r e s i a s t i q .c s .'
par le témoignage de leurs propres yeux. Il décrit la
perfécution, &. releve la puiflance de J. C. qui a rendu
fon églife plus floriflante de jour en jour, malgré
la guerre que tous les hommes lui ont faite pendant
des fiécles entiers, qui a dompté les nations
barbares les plus farouches, Ôc étendu fon empire
auxextrémitezdelaterre. Il marque comme la merveille
la plus extraordinaire, ce qu’on n’avoit point
encore vu que les empereurs mêmes connoiiloient
le vrai Dieu ; &c c’eft ce qui fait croire que ce dif-
cours a été prononcé lorfque la bonne intelligence
de Conftantin &c de Licinius duroit encore. Car il
parle des mêmes empereurs qui yenoient de purger
le monde des tyrans impies.
Vers le même tems Eufebe écrivit fon grand
ouvrage de la préparation Si de ladémonftration de
l’évangile adrefleà Theodote, que l’on croit etre l é-
vêque de Laodicée en S yrie , dont Eufebe fait 1 eloge
dans fon hiftoire. C’eft un corps entier de contro-
verfe contre les payens Si contre les Juifs * pour
montrer que les Chrétiens n’ont pas reçu l’evangile
par une foi aveugle Si une crédulité temeraire;
mais qu’après un examen férieux, ils ont été perTua?
dez par de folides raifons Si déterminez par un jugement
bien fondé, à quitter le paganifme, dans
lequel ils avoient é té ;é le v e z , pour embrafler la
dodrine des Hebreux, fans s’afiujettir aux ceremor
nies judaïques. Le traité de la préparation a pour
fujet la première partie , Si montre pourquoi les
Chrétiens ont rejette la dodrine des Grecs Si des
autres payens, pour s’attacher a celle desHebreuxt
&
IV.
Préparation
évangélique
d'Eukbc.
Eufeb. pr&p, lib.
i. inït.
Pr&p, lib. xv.
toit»
wmmm
t li VRE D i x i e ’me: ?
le traité de ladémonftration prouve l’autre partie ;
pourquoi ayant embraflc la dodrine des Hebreux,
nous n’obfervons pas la loi de Moïfe : en un mot,
quelle eft la différence entre les Chrétiens & les
Ju ifs .
La préparation eft divifée en quinze livres, dont
les fix premiers contiennent la réfutation du paga-
nifme, les neuf fuivans montrent l’excellence de la
dodrine des Hebreux. Il propofe d’abord la théologie
fabuleufe des nations les plus célébrés, c’eft-â-
dire des Phéniciens, des Egyptiens, des Grecs, des
Romains; &c de peur qu’on ne l’accufe de leur impo-
fer, il rapporte les propres paroles de leurs auteurs,de
Diodore de Sicile,de Sancnoniathon,citépar Philon,
Byblien, de Menethon Egyptien, de Denis d’Hali-
carnafle. Après avoir montré l’abfurdité de ces fables
& de leurs fuites., c’eft-à-dire, des cérémonies
fuperftitieufes, & des myfteres infâmes dont elles
étoient le fondement; il réfuté la théologie allégorique
de quelques philofophes, qui dans les derniers
temss’étoientavifez de donner des fensmyfte-
rieux aux fables les plus groflieres, & de les expliquer
par la phyfique. Eufebe montre au contraire,
que la vraie théologie des païen s n’étoit que les fables
prifes au pied de la lettre , comme les poètes
les avoient propofécs, & que fuivant même les allégories
des phyficiens, c’étoit toûjoursune idolâtrie
groftiere ; puifque fous les noms des dieux & des
déelTes on n’auroit adoré que les aftres & les éle-
mens, enfin des corps & de lamatiere.
Ces philofophes myfterieux,dontleplus célébré
1 om. 1U, B