
ng H i s toi r e E c c l e s i a s t iq u e .
pur à ceuxqui font purs. Voulant montrer par ce
difcours & par fon exemple, combien les chrétiens
doivent.s’éloigiïér des lcrupules Judaïques,
n i. Saint Jacques évêque de Nifibe en Mefopotamie
iNifi’bl!c<ÎUCsde étoit auffi fameux par fes miracles. 11 étoit de Ni-
Thioi.i.kiji.c 7. 3îbc même , que l’on nommoit en grec Antioche
Mern. rhihth. v| ]y[ygCjonje< D’abord il embralfa la vie folitaire
& demeurait fur les plus hautes montagnes. L ’hiver
il fe mettoit à couvert dans une caverne ; pendant
les trois autres iaifons, il demeurait a l’air dans
les bois. Sa nourriture n’étoit que des fruits fàuva-
ges, qu’il cueilloir fur les arbres , & des herbes qu’il
trouvoit propres à manger, mais il n’ufoit point de
feu. Sa tunique & fon manteau n’étoient que de poil
de chèvre trés-rude. Dieu lui donna le don de prophétie
& des miracles 5 & il en fit dans un voyage
” de Perfe, qu’il avoit entrepris pour vifiter les nouvelles
églifes 'qui s’y formoient. En effet on trouve
un évêque de Perfe nommé Jean au concile de Ni-
cée. Le mérité & la réputation de Jacques le firent,
choifir pour évêque de'Nifibe ià patrie ; mais il
garda dans la ville la même maniéré de vie.que fur
les montagnes, ajoutant aux jeunes & aux autres
aufleritez, le foin des pauvres, la correclion des pécheurs
, & les autres travaux de l’épifcopat. Un jour
comme il paifoit en un certain lieu, quelques pau- _
vres s’approchèrent de lui, demandant de quoi enterrer
un de leurs camarades , qui étoit étendu comme
mort. Il leur donna, 8c pria Dieu en même
tems pour le mort de lui pardonner, fes pechlez,! 8c
l’admettre à la compagnie des faints 5 &. alors ce
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mifêrable qui faifoit le mort expira en effet. Quand
le fàint fut pafie, fes camarades le voulant faire lever
, furent bien furpris de le trouver mort ; ils coururent
après le fàint, fe jetteront à fes pieds, avoüant
leur impofture, & s’cxculànr fur leur pauvreté. Il
les écouta , & rendit la vie par fa priere à celui à
qui fa priere l’avoit ôtée. Tel étoit l’illuftre Jacques
de Nifibe.
Paul évêque de Neocefàrée fur l’Eufrate , avoit Autres lvêqnct
perdu l’uiàge des deux mains, dont ou lui avoit le
brûlé les nerfs avec un fer chaud dans laperfecurion
de Licinius. Euftathe évêque d’Antioche fe trouva ^ Hitr- ‘»c*uv
aufïi au concile. Il étoit de Side en Pamphylie ; &.
aïant été quelque tems évêque de Berée en Syrie,
il avoitété appelle au fiege d’Ânti oche après la mort
de S. Philogone. Euftathe étoi t eonfeiîèur, égale- s««« t.
ment eftimé pour la fàinteté de fà vie, & pour la do-
élrrne. Il compofà contre les Ariens plufieurs ouvrages
que nous n’avons plus ; mais il nous relf e de lui
un traité de la PythonefTe ; où il montre , contre l’opinion
d’Origene , qu’elle ne fit pas revenir Samuel
même ; mais feulement que le démon agit fur l’imagination
de cette femme & de Saül.
On vit aufïi à Nicée Macaire évêque de Jeru-
falem : Leonce de Cefàrée Métropole de la Cappa- /.X.». Ii.17
doce, qui avoit déjà affilié au Concile d’Ancyre 8c
au concile de Neocefàrée ; auffi-bien qu’Amphion
évêque d’Epiphanie en Cilicie. De la même province
vint auffi Macedonius de Mopfuefte, alors
encore catholique , depuis Arien. Leonce avoit
fouffert de grands travaux pour la foi', & formé plu