
^ N "T Magnence s’étoit délivré cependant de Nepo-
Iv ^ “ en : aiânt envoie contre lai Marcellin , qui le vain-
Gaiius celar. <quit en un grand combat. Nepotien fut tué & fa
z o fim .u b .z .p . tete portele par la ville de Rome au bout d’une
^'viHcr. xph. lance. Il ne regna que vingt-huit jours, depuis le
E,:tr°p' troifieme de Juin jufques au premier de Juillet 350.
ïW ^Û ' *p’1 f* mort f Llt d’une cruelle profcription. On fit
mourir Eutropia ia mere , & plulîeurs autres perfon-
nes confidérables. Ainiî au commencement de l’an
3 j i . il ne reftoit plus que Magnence, qui difputât
1 empire a Conftantius. Avant que démarcher contre
l u i , il voulut pourvoir à la feureté de fa mai-
fon & des provinces d’Orient contre les Perfes ; &
n’aïant point d’enfans mâles, il choifit Gallus fon
coufin germain, fils de Jules Conftantius, & le déclara
Cefar le quinzième de Mars 3^1. lui faifant
epoufer fa foeur Conftantia, veuve d’Annibalien.
Gallus avoit environ vingt cinq ans, & on le trouve
auffi nommé Conftantius : car l’empereur lui don-
J g S p r.hift. na fon nom. Il l’envoïa à Antioche où Gallus fit
tranfporter dans le fauxbourg de Daphné les reliques
de faint Babylas pour purger ce lieu de la fu-
perftition & des impuretez qui s’y corn (nettoient,
& depuis ce temps il ne fe rendit plus d’oracles au
fameux temple d’A p o llon , qui rendoit ce lieu fié
luftre.
v. Dans le même temps que Gallus vint à Antio-
Croix jmiracu- t -i . i . « fcufc. Che, il arriva un grand miracle en Orient. Une
Socr. n . c. 18 . croix lumineufe parut dans le ciel fur la ville de
Je&ufalem : setendant depuis le calvaire' juiques au
mont des olives ' par l’efpacc de quinze ftades, qui
L i v r e t r e i z i è m e . 415
fo n t près de trois quarts de lieue : la largeur étoit ‘
proportr■ onHneBe Ia l1a 1 l ongueur : ce n7e'rtWoimt pas d1 es A N
raïons étendus comme d’une comete, mais un amas
de lumière épaiûe & éclatante. Ce phénomène parut
en plein jour, à neuf heures du matin, le fep-
tiéme de May de cette ànnée 351. Tous ceux qui fe
trouvèrent à Jerufaletn en furent épouvantez : ils
quittèrent les places, les maifons & tout ce qui les
Occupoit , pour courir à l’éghfe avec les femmes &
lès enfans ; tous enfemble loiioient Jefus-Chnft , &
confeifoient fa divinité.- La nouvelle s’en répandit
promptement de tous cotez : ca‘r il venoit toûjours
a Jerufalem des étrangers de tous les païs du monde ,
pour prier & pour vifiter les faints lieux. Ce miracle
convertit un grand nombre de païens & de
.Juifs.
L ’empereur Conftantius en reçut divers avis ;
mais principalement pariaint Cyrille évêque de Je rufalem,
qui venoit de fucceder â S. Maxime. Nous
avons encore la lettre où il raconte ainfi le miracle
: Du temps de Conftantin, votre pere d’heu-
reufe mémoire, le bdis falutaire de la croix fut
trouvé à Jerufalem : de votre temps les miracles ne
viennent plus de la terre, mais du ciel. Car pendant
ces faints jours de la Pentecôte, aux nones de
May, vers l’heure de tiercé, une très-grande croix
compofée de lumière a paru au-deifus du faint Gol-
gotha, s’étendant jufques'à la fainte montagne des
olives ; & s’eft montrée très-clairement, non aune
ou deux perfonnes, mais à tout le peuple de la ville.
Ce n’a point été, comme on pourroit penfer,un phe