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— - la ville. On a expofé en public les corps de ceux
L* ’ qui ont été trouvez morts : les armes -& les arcs qui
font dans l’églife crient vengeance. Mais puifque
l’illuftre -duc Syrien veut nous faire dire, qu’il n’y a
point eû. de tumulte, c’eft une preuve manifefte
qu’il n’a pas agi par la volonté du très-clement empereur
Conftantius : car s’il l’avoit fait par ordre,
il ne craindroit rien. Et enfuite : Quelques-uns de
nous étant prêts d’aller vers le très-pieux empe-
réur , nous conjurons par le Dieu tout-puiffant
pour le falut de l’empereur même, le prefet d’Egypte
Maxime & les curieux de lui rapporter le to u t,
aux préfets du pretoire. Nous conjurons auiFi
tous les maîtres de vaifleaux de le publier par tout,
de le porter aux oreilles de l’empereur , des préfets
& des juges de chaque lieu : afin que l’on connoif-
fe la guerre que l’on fait à l’églife ; & que fous le
regne de Conftantius, Syrien a fait fouffrir le marty
re * des vierges & à d’autres perfonnes. Car la
veille du cinquième jour avant les ides de Février ,
c’eft-à-dire le quatorzième du mois Mechir, comme
nous étions dans l’églife à veiller & à prier..........
Ils racontent enfuite tout ce qui s’étoit paffé. Me-
ehir étoit le iixiéme mois des Egyptiens, qui com-
mentjoit le vingt-fixiéme de Jan v ie r , & dont le
quatorzième tomboit au huitième dç Février, c’eft-
à-dire au jeudi veille du neuvième, qui cette année
3 étoit le vendredi. La prcteftation finit
ainfi i S’il y a ordre de nous perfecuter, nous femmes
prêts à fouffrir tous le martyre, s’il n’y a point
d’ordre de l’empereur, nous prions Maxime prefet
L i v r e t r ë i z i e ’m e . 4 7 7
¿ ’Egypte & tous les magiftrats de le prier, qu’on ~
n’entreprenne plus rien de femblable. Nous prions 4 3 J •
auifi qu’on lui porte la requête que nous faifons,
afin que l’on n’entreprenne point d’introduire ici un
autre évêque : nous fommes préparez à la mort, par
l’affeébion que nous portons au reverendiifime Atha-
naiè, que Dieu nous a donné dès le commencement,
fuivant la fucceffion de nos peres, que l’empereur
Conftantius lui-même nous a envoie , avec des lettres
accompagnées de fermens. Nous ne croïons pas
quil veuille les violer. Au contraire nous fommes
perfuadez, que s’il apprend ce qiii s’eft paffé, il en ,
fera indig’né, & qu’il ordonnera de nouveau, que
l’évèque Athanafe demeure avec nous. Donné fous
le confulat de ceux qui feront défignez après Arbe-
tion & L o llien ,le dix-feptiéme de Mechir autrement
la veille des ides de Février. C ’eft à- dire le douzième
de Février 356.
Loin que cette proteftation eût aucun effet, Ad folit.p, 84J»
l’empereur Conftantius approuva tout ce qui s’étoit s'
paffé. Il écrivit au fenat & au peuple d’Alexandrie ,
excitant la jeuneffe à s’affembler & à pourfuivre
Athanafe, fous peine de ion indignation. Il tâchoit
auffi de cacher la honte de fon changement, en di-
fan t, qu’il n’avoit fouffert le retour d’Athanafe ,
qu’en cédant pour un temps à l’amitié de fon frere ,
& qu’en lebanniffant, il imitoit le grand Conftmtin r.inf.
fon pere , qui l’avoit relegüé dans les Gaules. Enfin
il prétendoit couvrir toute fa conduite du zele
des canons de l’églife. Cette lettre fut apportée ind.p. 84«. c.
& propofée en public par le comte Heraclius ; &
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