
A n. 32.4.
Ibid. e. } .
Zof.p. eu.
Anonim.
Étau in fa jl.
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res & les aruipices lui faifoient les mêmes promeifes;
qui le rempliifoient de confiance. Il aifembla les plus
confidens de fes gardes & de fes amis, dans un bois
qu’ils eftimoient facré, rempli de plufieurs idoles :
&c après qu’.il leur eût allumé des cierges ôc fait les
facrifices-ordinaires , il dit à ceux qui l’accompa-
gnoient: Voilà mes amis, les dieux de nosperes, que
nous honorons, comme nous avons appris d’eux :
nôtre adverfaire les a abandonnez pour je ne fai quel
Dieu étranger , dont le figne infâme profane ion ar*
mée ; cette occafion fera voir qui de nous eft dans
l’erreur. Si ce Dieu étranger de Conftantin , donc
nous nous mocquons aujourd’h u i , lui donne la v ic toire,
malgré l’avantage du nombre , il faudra le
reconnoître; file s nôtres l’emportent , comme il
n’en faut pas douter, après cette viétoiré nous ferons
la guerre aux impies qui les rejettent. Eufebe
de Çefarée dit avoir appris ce difeours de ceux qui
l’avoientoüi de leurs oreilles.
Licinius étoit campé avantageufement fur une
montagne près d’Andrinople. Conftantin plus habile
& mieux fe rv i, furptitfes troupes & les mit en
teldéfordre, qu’il en demeura près de trente-quatre
mille fur la place : fon camp fut p r is , & Licinius
lui-même obligé de s’enfuir & de s’enfermer dans
Byzance. C ’étoit le cinquième des nones de Juillet,
fous letroifiéme confulat de Crifpe & de Conftantin
le jeune, c’eft-à-dire, le troifiéme Juillet l’an 3 14.
Conftantin fuivit Licinius, & l ’aifiegea dans Byzance.
Cependant fa flotte conduite par Crifpe, a r r iv a i
Gallipoli, ou elle gagna une viiftoire fi entière fur
celle
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celle deLucini us, qu’Amand qui la conduifoit eut , 2 .
peine à ce iàuver. Licinius voyant qu’il alloit être
affiegé par mer, comme il l’étoit déjà par terre,
s’enfuit à Calcédoine avec iès tréfors. Conftantin le
pouriiiivit, & fe rendit maître des côtes deBythi-
nie : Licinius vint encore au devant ; il y eut un
fécond combat près de Calcédoine; il y fut défait
, & avec un tel carnage, que de cent trente
mille hommes qu’il a v o it, à peine s’en fàuva-t-il znim.
trois mille. Aufifi-tôt Byzance 8c Calcédoine ou-
1 vrirent les portes à Conftantin : Lucinius iè retira
à Nicomedie, 8c Conftantin l’y afllegea encore.
Alors deièiperant de iès affaires, il iortit en état de
fuppliant, lui prefentant la pourpre , le reconnoif-
fànt pour ion empereur & ion maître, demandant
pardon du paiîé, & iè contentant qu’il luifàuvâtla
vie, en confideration de fa femme Conftantia ibeur
de Conftantin. Le vainqueur lui accorda cette gra-
[ ce, & l’envoya à Theflàlonique ; où comme il Ae
pouvoit vivre en repos, il le fit mourir l’année fui-
vante.
Conftantin reçût en cette guerre plufieurs mar- xxxix.
ques. de la protection divine. Dans les villes qui vLTfuf'clpt
obéïfloient à Licinius, on crut voir en plein midi tantin'
les troupes de Conftantin pafler au travers, comme s‘‘f-vit-n-c-e-
déjà viétorieuiès, quoiqu’elles enfuiTent encore éloignées.
Dans les combats, par-tout où paroifloit le c.7.
Labarum, les ennemis fuïoient, & fa prefence raftu-
roit les troupes ébrânléçs; Cinquante hommes choi- s.
fis entre les proteéteurs ou gardes du corps étoient
deftinez à la garde de cette enièigne , & la portoient
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