
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
--------- fait & en tout femblable au Pere. Nous- condam-
A N. 345. nons auffi ceux qui difent que le même eft Pere, Fils
ôc S. E fp r it, appliquant les trois noms à une feule ôc
même perfonne ; puifque par l’incarnation ils rendent
comprehenfible &pamble , le Pere qui eft in-
comprehenfible &-impaflible. Ce font ceux que les
Romains nomment Patropafliens,& nousSabelliens.
Ils finiffent par ces mots : Nous avons été obligez de
faire cette expofition de foi plus étendue après celle
que nous avions donnée en abrégé. Nous ne le fai-
fons pas par vanité : mais pour effacer tous les foup-
çons de ceux qui ne connoiffent pas nos fentimens ;
& pour faire connoître à tous les Occidentaux la calomnie
des heretiques, & la pure dodtrine des Orientaux,
fondée furie témoignage inébranlable des écritures.
' “
Hier. fcript. Socr, Photin qui eft ici condamné avec Marcel d’Ans
* W v im . cyre , etoit évêque de Sirmium capitale de l’Illirie.
l 'M ÈÈÊÊÈÊ, ^ ^to*c cn Galatie à Ancyre même , ôc avoit été
m u r fragm. p. inftruit par l’évêque Marcel , dont il fut quelque
♦ i i . s . a , t . r a - ■ , . r a . ’ . *1 1
nf. ¡601. temps diacre. Il parloir facilement, etoit éloquent
Ôc perfuafif : ce qui lui attacha fortement fon peuple
, depuis qu’il fut évêque. Mais fes moeurs étoient
corrompues ; ôc fa doétrine le fur bien tô t , jufqu’à
devenir heretique. Il nioit la T rin ité , ne reconnoif-
fant qu’une feule opération ou énergie dans le Pere ,
le Verbe ôc le S. Efprit. Selon lu i, le Pere feul étoit
Dieu : le S. Efprit ne fùbfiftoit pas perfonnellement,
Je Chrift ôc le Fils de Dieu n’étoit pas avant Marie,
ôc n’étoit pas D ieu , mais un pur homme ; né toutefois
d’une vierge par opération du S. Efprit, Ainfî
il
. L i v r e d o u z i e ’me. 353,
il joignoit les erreurs de Sabellius ô c de Paul de Sa-
_ mofate. C eft ic i le premier concile où nous le tro u vons
condamné : il le fut plufîeurs fois depuis ; &
comme fon nom fignifie en grec lum in eu x , les an -
I ciens 1 ont quelquefois nommé Scotin , qui veut dire
tenebreux.
Les Orientaux cnvoïerent en Occident leur lo n gue
fo rm u le f par Eu d o x e de Germamcie , Ma c e -
donis de Mopfuefte , M a r t y r iu s , Demophile , ôc
quelques autres évêques. Ils trouverenc plufieurs
I évêques Occ identau x affemblez à Milan , où étott
1 l’empereur C o n fia n t ; ô c il y a vo it même- fait venir
I S. A thanafe. Les Occidentaux refuferent de fo u fc r i-
I re cette n o u v e lle formu le , quelque infiance qu ’en
fiffent les députez Orientaux ; ô c dirent qu’ils fe co n -
I tentoient de la fo i de N ic é e , fans vo u lo ir rien cher-
I cher au delà. A u co n tra ire , ils prefferent les dépu-
I tez Orientaux de condamner la dodtrine d’Arius :
! ce qu’ils refuferent y & fe retirèrent en colere du
I concile de M ilan : c’étoit l ’an 3 4 5 . S. Athanàfe étoit
I venu à ce cbn c ile fans en fç a vo ir le fujet : & il apprit
I que quelques évêques avaient prié l ’empereur C o n -
I fiant d écrire a fon frere C o n fta n t iu s , pour aiïem- Il bler un concile d’Orient & d’Occident ; afin de
reiinir le g life d iv ifé e , ôc de rétablir Athanafe &
j Paul dans leurs fié g e s , comme C o n fia n t en a v o it
» plufieurs fois prié Conftantius par le ttre s , mais inu-
I tilement. Conftantius fe rendit à la propofition du
I c o n c ile , ôc on convint de le tenir à Sardique en
I I l ly r ie , métropole des D a c e s , aux confins des deux
I empires. Les évêques qu i exciterent le plus l ’erra-
Tome I I I . y y
A n. 346,
In f .n . 3 ,.
xxxiri.
Concile de Milan.
Socr.- 11. zo.
Soz.om. n i . c. ir*
A than. Synod, p.
D.
Apol. i .p. 6j6. A*
Epijt. ■S. Liber i ï
ad Conft.
Vagi. 3 44, n. f.
& c . -
A p o l . 1 . ibid.
S o c r . I I . c , zo.
So t om . U . i s ,.