
X L V I I I .
Paul & Macain
envoïez en Afri
que.
Optai, libi 3.
Ibitk'fub*
394 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
connoiiTance fpeculative ; n’eftimant ni les jeûnes S i
les autres pratiques de pieté , n i même l’obfervation
des commandemens de D ieu . Ju fq u e s - là , que comme
on fe p laign oit devant lui de quelques-uns qui
étoient tombez en faute avec des femmes : il n’en
fit que rire , traitant ce crime de neceifité naturelle
du c o rp s , comme de fe grater l ’oreille. A u re fte ,
la doétrine d ’Aëtius étoit le pur Arianifme ; & il
ne differoit des autres , qu ’en ce qu’il a vo it mieux
fu iv i leur princ ipe , S i pouffé plus loin les confe-
quences : foûtenant que le verbe, non-feulement n’é-
to it pas égal au pere, mais ne lu i étoit pas même -fem-
blable .
On peut croire qu’au re tour du concile de Sardi-
q u e , Gratus évêque de Carthag e pria l ’empereur
C o n fia n t de remedier aux befoins de l’ég life d’A f r i que.
C a r cet empereur y en v o ïa deux perfonages
confiderables Paul & Macaire , fans autre com m if-
fio n q u i p a rû t , que de diftribuer des aumônes &
foulag e r les pauvres en chaque ég life : mais en même
temps ils exhortoient tous les fideles à revenir à
l ’unité de l’é g life c a th o liq u e , & à qu itter le fchifme
des D on atifte s . C eu x - ci firent courir le bruit que
Paul & Macaire v eno ient exciter la perfecution : que
quand l ’autel fe ro it préparé pour le faint facrifice, ils
fe ro ien t paroître une image & la mettroient fur l’aute
l. C e qui fa ifo it dire aux fideles r Quiconque participera
à ce fa c r ific e , c’eft comme s’il mangeoit des
viandes immolées aux idoles. Mais quand ils furent
arrive z , on ne v it rien de femblable ; & le faint fa-
en fic e fu t cé léb ré à l’o rd in a ire , fans rien ajouter ou
L i v r e d o u z i è m e . 393
diminuer. On c roit que c’étoit l ’image de l’empe- b*«». *». h«.
reur ; S c en e f f e t , on «continua fous les empereurs
Chrétiens d’apporter leurs images dans les p ro v in — I. un. Ced.
_ 1 1 n A l / - t Thead. de imttr, ces, & de les pro p o le r , pour etre honorées par fe if .
peuple ; mais fans aucun mélange de fup erftition :
au lieu que fous les empereurs païens on les a d o ro it ,
ô c on leu r o ffro it de l ’encens & des facrifices.
Paul S i Macaire s’adrefferent à D on a t fau x évêque opt*t. a u .
de Carthage , lu i déclarant le fujet de leur vo ïa g e ;
S i comme l’empereur en vo ïoit des ornemens pour
les églifes &c des aumônes pour les pauvres. I l eft
v ra i qu’il n ’y avoit rien pour D o n a t en particulier :
il répondit en colere : Q u ’a de commun l’empereur
avec l’ég life ? &c dit beaucoup d’injures à l ’empereur.
Il a jo û t a , qu ’il a v o it déjà en vo ie des lettres
par t o u t , pour défendre de diftribuer aux pauvres
ce qu’ils auroient apporté. U n autre D o n a t , év êqu e
fchifmatique de B a g a ïe , fit encore pis. # C om m e il
fçu t que Paul S i Macaire approchoient de fa v i l l e ,
i l en vo ïa des crieurs dans les lieu x circonvoifins S i
dans le‘s m a r c h e z , pour affembler tous les c ircon -
c e llio n s , ces fu r ieu x qu i couroient en armes par la s u p . i h . i t.».
campagne , & que les évêques Donatiftes avoient
été oblig ez d’abandonner eux-mêmes fous le comte
T a u r in . D o n a t de B ag a ïe eut alors recours à eux ;
S i Paul & Macaire craignant leur fu r e u r , demandèrent
m a in - fo r te au comte Silveftre : non pour faire
violence à perfonne ; mais pour fe défendre & pour
conferver l’argent des pauvres dont ils étoient char-
gez.
Les Donatiftes affemblerent une grande m u lti-
D d d ij