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2 ¿8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
l’églife ait eu de ion tems. Outre les Ouvrages dont
j ’ai parlé 5 iàvoir, le traité contre Hierocles, la préparation
& la démonftration évangélique, la chronique
& l’hiftoire ecclefiaftique ; il compoià encore
lür la fin de là vie , ün grand traité contre Marcel
d’Ancyre, la vie de l’empereur Conftantin, ou plutôt
ion éloge , & un panégyrique qui en eft com-
4?. me l’abregé 5 & qu’il prononça en la préiènce à la
-folemnité de la trentième annee de ion regne. Nous
avons ces ouvrages, mais nous avons perdu les
trente livres contre Porphyre , & plufieurs autres.
C’eft principalement par l’ouvrage contre Marcel,
que l’on doit juger de la doétrine d’Euièbe , touchant
le verbe divin 5 car cet ouvrage eft écrit depuis
que les Ariens curent émû’la queftion, & qu’ils
eurent été condamnez au concilcde Nicée , dans le
fort des diiputes, & iur la matière même , qui y eft
traitée à fonds.
Il eft diviie en cinq livres 5 les deux premiers font
intitulez Amplement : Contre Marcel d’Ancyre, 8c
ne contiennent preique autre choie , que l’expofi-
tion de iès ièntimens , qui iuffit à ce qu’Euièbe prétend
, pour le convaincre de Sabellianiime. Les trois
autres livres font intitulez : De la théologie eccle-
fiaftique , & addreifez à Flaccile évêque d’Antio-
che ; dans ceux-ci, Euièbe refute Marcel, 8c lui op-
pofe la doétrine qu’il dit être celle de l’églife catholique.
C’eft à peu près la même qu’il avoit pro-
poiee dans iès autres ouvrages; particulièrement
9' dans la démonftration évangélique II condamne
ceux qui avoient oie dire que le verbe étoit
3 . L i v r e d o ü z i e ’m e . | 269
créature & tiré du néant. Car,dit-il, comment feroit-
il fils & fils unique de Dieu, s’il étoit de même natu-
re que toutesles autres créatures 3 Et encore ; ceux qui li“i' « “ *
mettent deux hypoftaiès, l’une non engendrée ,
l’autre créée de rien, iàuvent bien l’unité de Dieu ;
mais ielon eux , il n’y a plus de fils unique ;
il n’eft ni ièigneur ni Dieu , 8c n’a plus rien de
commun avec-la divinité du pere. Et ailleurs ex- pi, jQ. z>.'’’
pliqùant ce fameux paifage, oü fuivant la veriion m
greque , la fageifc dit : Le:Seigneur m’a créé,. Il dit :
Si quelqu’un veut dire qu’il a été créé ; qu’il ne le
dife pas , comme s’il avoit pafïe du non être à
l’être , ou comme s’il avoir été tiré du néant à la
maniéré des: autres créatures, ainfi. que quelques-
uns ont mal, penfé. Enfuite il explique doctement
cepalïàge fuivant l’hcbreu ; & montre qu’il n’étoit
pas ignorant de cette langue.
Il ait que le fils de Dieu eft la fource de la vie; l
la vie , la lumière, la raifon-même. Il parloit ainfi i v . Dvnunjt* c*
datls la démonftration évangélique ; ajoûtant qu’il 1-
eft la beauté & la bonté-méme , s’il eft permis de
donner ces noms à ce qui eft produit. Dans le même
ouvrage,. il difoit : Il eft dangereux de dire fim- t. t>,m.c. z. p
plement que le.fils a été tiré du néant, comme les î-,4-r" ,
autres productions ; car autre eft la génération du
fils , autre la création faite par le fils. Ces'paroles
font d’autant plus remarquables, qu’il les a é-
crites avant le concile de Nicée. Et dans le même
ouvrage , il dit qu’il faut concevoir le fils, non
comme n’étant point eh certain tems, 8c produit
enfuite ; mais comme étant avant des tems infinis.,
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