
Chryf. in Eu fi.
Pagi an. 540.
n. io .
Sonora. ï. c. 1$,
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Hier, defcrip. 8 j
105 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
efprit, un de fes’ plus fideles lervitetirs qui avoit la
dignité de comte; & écrivit lettres lur lettres pour
les exhorter à la paix. Il Te fit envoïer Euftathe,
qui avant que de partir ailembla ion peuple, &c
I exhorta a demeurer ferme dans la bonne doétiia
ne, & ces exhortations furent de grand poids ,
comme la fuite fera voir. L’empereur l’aïant oiii, ne
laiflfa pas d’ajouter foi aux calomnies, &. l'envoïa en
exil en Thrace; plufieurs prêtres & pluiieurs diacres
furent bannis avec lui. On croit qu’un de ces
pretres bannis alors , fut Paul depuis évêque de
C. P. que l’empereur Conftantin envoya dans le
Pont. Saint Euftathe crut que le meilleur parti étoit
de porter tranquillement cetteperfecution, & nous
ne voïons aucun effort qu’il ait fait pour fe rétablir.
II mourut dans fon exil, &c fut enterré à Trajano-
ple dans la Thrace. La malheureufe femme qui l’a-
voit accufe, étant tombée dans une longue'& fa-
cheufe maladie, déclara à plufieurs évêques toute
l’impofture, & avoüa qu on l’avoit engagée à cette
calomnie pour de l'argent; mais elle ne croïoit pas
ion ferment entièrement faux, parce qu’elle avoit
eu cet enfant d’un ouvrier en cuivre nommé Euftathe.
Cependant Eufebe de Cefarée ne jugea pas à
propos d’accepter la tranflation de fon églife à
celle d’Antioche, foit par zélé de la difcipline,
comme l’empereur le crut, foit par la crainte du
peuple catholique d’Antioche, qui ne vouloir point
reconnoître d’autre évêque que S. Euftathe. Eufebe
écrivit donc à l’empereur, & l’empereur lui répom.
L i v r e o n z i e ’m e . 10 7
dit par une lettre qu’Eulebe a pris grand foin de
nous conferver. Conftantin le loue de fon attachement
aux canons & à la tradition apoftolique , &
le félicité de ce que prefque tout le monde l’a jugé
digne de gouvernerl’églife. L’empereur écrivit en
même tems au peuple d’Antioche, pour le détour-
nerdudelfein d’élireEufebe, Je conn o is, dit-il,depuis
long tems fa dotftrine & fa modeftie, & j ’approuve
la bonne opinion que vous en avez ; mais il
ne faut pas poureelarenverfereequiaétéfagement
établi, ni priver les autres de ce qui leur appartient,
Ce que vous avez fait n’eft pas retenir un évêque,
c’eft l’enlever; il n’y a que de la violence en un tel
procédé, & point de juftice ; c’eft un fujet de fédi-
tion. il les exhorte enfin à conferver la tranquillité,
puifque l’on a ôté d’entre eux ce qui pçuvoit caufer
de la corruption. Par où il fembie marquer la calomnie
contre Euftathe, à laquelle il avoit ajouté
foi.
Eufebe rapporte une troifiéme lettre de l’empereur
adreftee à Theodote, à Théodore, à Narcifle,
à Aë tius, à Alphée, & aux autres évêques qui
étoient à Antioche. Si Eufebe de Nicomedie ôc
Theognis y euifent encore été; il eft vrai-fembla-
ble qu’ils euifent été nommez. Dans cette lettre
Conftantin témoigne qu’il a été informé de tout;
tant par les lettres des évêques, que par celles d’A-
cace & de Strategius. On croit qu’Acace étoit le
comte d’Orient, dont la réfidence étoit à Antioche'
&Strategius,autrementMaufonien, lecomte
que l’empereur y avoit envoyé expies pour appai-
CuJ. ¡.v i t . 1. tu
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Valef. adEufcbm
hic.