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Evêque de l'un
&del'autreparti.
» Theod. r. c. y.
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in PUilog.tom. 6.
Sup.iiv.ix*n,i^.
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p. i? i.
xxxv.
Lettre d’Eufebe
de Nicomedie à
Paulin de T y r .
?<S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
J 1 apelle Eufebe Collucianiftc, parce qu’ils avoient
été enlcmble difciples du martyr fàint Lucien prêtre
d’Antioche. Les évêques qu’Arius nomme en cette
lettre fon t, Eufebe de Cefàrée en Paleftine, & le
titre qu’il lui donne de frere de l’autre Eufebe , fait
croire qu’ils étoient effeéfivement parens ; Theo-
dote évêque de Laodicée en Syrie, dont Eufebe a
fait l’éloge , Paulin de T yr , Athanafè d’Anazarbe_
en Cilicie , Grégoire de Rerite, Aëtius de Lydda ,
autrement Dioipolis. Voilà ceux qu’il prétend avoir
pour lui. Les trois qu’il avoué lui être contraires,
font Philogone d’Antioche, Hellanique de Tripoli
en Phenicie , Macaire de Jerulalem. Philogone fut
d’abord engagé dans les affaires ■ temporelles, &
plaida devant les tribunaux ; il étoit marié, &c avoit
une fille, .Son mérité le fit élire évêque d’Antioche
vers l’an 318. après Vital fuccefleur de Tyran , qui
avoit tenu ce iîége apoftolique depuis l’an 2pp. juf-
qu’en 3 1 2. Philogone gouverna l’églifè d’Antioche
pendant’cihq ans, en des rems fort difficiles. Laper-
iècution ne yenoit que de cefTer, il en reftoit de fâ-
cheufes fuites, & bien des abus à corriger ; & il eût
befoin d’une grande fiigellê pour- arrêter le cours
de l’herefie qui commençoit à paroître. Macaire
évêque de Jerufàlem avoit fuccedé à Hermon en
314. & faint Athanafc le compte entre les plus grands
évêques de fon fiécle.
Eufebe de Nicomedie ayant, reçû la lettre d’A-
r iu s , écrivit à Paulin de T y r , loüant le zele d’Eufebe
de Çefàré pour' la défenfè de la .vérité ,'c ’eft-
à-dire, fuiyant là penfée, pour la doctrine d’Arius ,
&
L i v r e d i x i e ’me .’ 97
8c blâmant le filence de Paulin , qu’il exhorte à
écrire pour le foûtenir. Il explique lui-même cette
doétrine en ces termes : Nous n’avons jamais oui
I dire qu’il y ait deux êtres non engendrez , ni un di-
viféendeux à la maniéré des corps. Nous n’avons
I rien appris defemblable. Mais nous croïons qu’il y
a un être non engendré ; & un être qu’il a v é ritablement
produit ; mais fans le tirer de fafubftance,
I fans participer aucunement à la nature non engen-
I drée , entièrement différente de nature &de puif-
I fance, toutefois produit à la reifemblance parfaite
I de la nature & de lapuiffance de celui qui l'a fait.
I Nous croïons que fon commencement eft inexpli-
I quable par ledifcours, & même incompréhenfible
I par la penfée , non feulement des hommes, mais de
I tout ce qui eft au-deftus des hommes. Et en parlant
I a in fl, nous ne nous fondons pas fur nos raifonne-
I mens, mais fur l’écriture qui nous apprend qu’il
I eft créé, fondé &c engendré dans fafubftance ; dans
I fa nature inaltérable, & dans fa reflemblance avec
I celui qui l’a fait : comme le Seigneur dit lui-même :
I Dieu m’a créé au commencement de fes voies, &c
■ m a fonde avant le fiécle , & m’a engendré avant
I toutes les collines. S’il étoit tiré de lui comme une
I partie ou comme un écoulement de fa fubftance ,
I on né diroit plus qu’il a été créé ou fondé ; il fe-
I roit des le commencement non engendré , comme
celui dont ilprocederoit. Que fi, parce qu’il eft dit
engendré, on prend pretexte de dire qu’il eft produit
de la fubftance du pere, & qu’il a par confe-
quent l’identité de nature; nous favons que l’écrî-
Tom. III, n
l?rov,yii 1, n .
f e c . 7 0 .