
An. r a i
i/v .u i. n. 14.
1 48 H i s toir e E c c l e s i a s t iqu e .
que étendue des provinces foûmifes à Rome d’une
maniéré particulière ; mais quoi que lignifie ce mot
obfeur, il ne regarde l’évêque de Rome que comme
patriarche en Occident, fans préjudice de la qualité
de chef de l’églife univerfelle fi bien établie dans les
fiecles précedens. Au refte , on croit que les entre-
prifes des Meleciens contre la juriidiébion de
l’évêque d’Alexandrie furent l’occafion de ce
canon.
Le feptiéme canon de Nicée regarde en particulier
l’églife de Jcrufelem. Puilque luivant la coutume
, dit-il, & la tradition ancienne , l’évêque d’E-
lia eft en polTeifion d’être honoré , il continuera à
joüir de cet honneur, fens préjudice de la dignité du
métropolitain. Jerufalem ayant été ruinée par Titus,
avoit été rétablie par Hadrien, ainfi qu’on a déjà vû
fous le nom d’Elia ; comme une ville nouvelle peu
confidérable , & loumife à Celàrée métropole de la
Paleftine. Mais les chrétiens confervoient toûjours
la mémoire de ion antiquité, des myfteres qui s’y
étoient accomplis 5 & principalement de ce que
le royaume ipirituel de Jefus-Chrift , y avoit
commencé par s’étendre par toute la terre. Cet
honneur ne pouvoit guere confifter qu’en la pré-
féance fur les autres évêques de la province ; & en
effet nous avons vû des conciles de Paleftine où
vêque de Jerufelemprefidoit, avec celui de Ceferée ,
au raport d’Eufebe même évêque deCeferée;& il vous
a confervé la fuite de tous les évêques de Jerufelem ,
comme des autres fiegesapoftoliques.
Le cinquième canon regarde encore la jurife
L i v r e o n z i h ’ m e . 145?
diction des évêques, & porte : Touchant les excom- » ~
muniez, clercs ou laiques, la ientence doit être ob-
fervée par tous les évêques de chaque province: fui-
Vant le canon qui défend, que les uns reçoivent ceux
que les autres ont chaffez. Mais il faut examiner fi
l’évêque ne les a point excommuniez par foiblefle,
par animofité ou par quelque paiïion femblable. Afin
que l’on puiffe l’examiner dans l’ordre , il a été jugé
à propos de tenir tous les ans deux conciles dans
chaque province , où tous les évêques traiteront
en commun ces fortes de queftions, & tous déclareront
légitimement excommuniez, ceux qui feront
reconnus avoir offenie leurs évêques, juiques
à ce qu’il plaife à l’affemblée de prononcer un jugement
plus favorable pour eux. Or ces conciles fe
tiendront, l’un avant le carême, afin qu’ayant banni
toute animofité, on prefente à Dieu une offrande
pure 5 le fécond vers la iàifon de l’automne. L ’occafion
de ce canon femble avoir été le mépris qu’Eufe-
be de Nicomedie 8c ceux de ion parti avoient témoigné
de l’excommunication prononcée par S.
Alexandre contre Arius, comme il s’en plaignoit
lui-même dans fes lettres. L ’ancien canon mentionné
dans celui-ci eft nommé apoftolique dans la lettre
de feint Alexandre à l’évêque de Byzance ; & il avoit sup. 1. }r;
été confirmé dans le concile d’Arles. On voit ici
l ’ufege fréquent des conciles provinciaux , qui ne
pouvoient fe tenir fi regulierement pendant les per-
fecutions ; mais fi-tôt que l’églifeeft en liberté , elle
en profite pour les établir , parce que c’étoit le tribunal
ordinaire où fe devoient juger toutes les affai- 11