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p. ÿ©4 -
Col. i . i f j
Socr. il. c. 40.
j 88 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
reur chéri de Dieu, conformément aux paroles des
prophètes, fans y rien mêler qui ne foit tiré de l’écriture.
Mais dans le concile quelques-uns nous ont
infulté, nous ont fermé là bouche , 8c nous ont fait
fortir malgré nous , aïant avec eux ceux qui ont été
dépofez en diverfes provinces, ou ordonnez contre
les canons ; en forte que le concile étoit rempli de
tumulte , comme le très-illuftre comte Leonas 8c le
très - illuftre gouverneur Lauricius, ont vu de leurs
yeux. C’eft pourquoi nous déclarons que nous ne
refufons point la formule de foi autentique dreffec
à la dédicacé d’Antioche. Et parce que lès mots de
confubftantiel & de famblable en iubftanee ont excité
jufques ici beaucoup de troubles ; & que quelques
uns font accufez d’avoir dit encore depuis peu,
que le fils eft diifemblable au pere : nous déclarons
que nous rcjettons le confubftantiel, comme étranger
à l’écriture , 8c que nous condamnons le diffem-
blable, tenant pour étrangers de l’églife tous ceux
qui font dans ces fentimens. Mais nous confeffons
clairement la reifemblance du fils avec le pere ; fui-
vant l’apôtre qui d it , qu’il eft l’image de Dieu invi-
fible. Enfuite ils mettent une formule de foi fem-
blable à celle de Sirmium du vingt-deuxième de
May, comme ils marquent eux-mêmes à la fin. Après
cette leéture, Sophronius de Pompeïopolis s’écria :
Si c’eft expofer la foi de propofer tous les jours nos
fentimens particuliers, nous perdrons la.regle de la
vérité. Il y eut plufieurs autres difcours fur ce fujet
& fur les accufez , & la feifion fe fepara. ,
Les Acaciens ne condamnoient la diffemblance
L i v r e q u a t o r i i e ’me .
que de parole , 8c pour appaifer l’indignation que
leurs blafphêmes excitoient, Un d’eux étant venu
pour fonder S. Hilaire ; le faint comme s’il eut ignoré
ce qui s’étoit paffé , lui demanda ce qu’ils vou-
loient dire , de rejetter l’unité 8c la reifemblance de
fubftance, & de condamner Îa diffemblance. L’Arien
répondit : que J . C. n’eft pas femblable a Dieu,mais
à fon pere. Cela parut encore plus obfcur a S. Hilaire,
8c il lui en demanda l’explication. L Arien répondit
: Je dis qu’il eft diilemblable a Dieu, 8c qu on
peut entendre qu’il eft femblable a fon pere, parce
que le pere a voulu faire une créature qui voulût
des chofes femblables à lui. Il eft donc femblable au
pere , parce qu’il eft fils de fa volonté plutôt que de
la divinité : mais il eft diifemblable a Dieu , parce
qu’il n’cft ni Dieu ni né de Dieu ; c’eft-à-dire , de fa
fubftance. Saint Hilaire demeura interdit ,.& ne put
croire que ce fût là leur fentiment, jufques à ce qu’ils
le déclaraffent publiquement.
Le quatrième jour ils s’aifemblerent tous 8c difpu-
terent encore opiniâtrement. Acace dit : Puifqu on
a une fois changé le fymbole de Nicée & plufieurs
fois .enfuite ; rien n’empêche que l’on ne dreffe encore
à prefent une autre confeifion de foi. Eleuzius
de Cyzique répondit : Le concile neffc pas maintenant
affemblé , pour apprendre ce qu il ne fixait pas ,
ni pour recevoir une foi qu’il/n’ait pas : il marche
dans la foi de fes peres, & ne s’en écarte ni à la vie
ni à la mort. La maxime étoit bonnemai s par la
foi de fes peres, il entendoit celle de la dédicacé
d’Antioche. Sur quoi l’hiftorien Socrate remarque,
E e e e iij
A n . 3y j.
ln Confiant, i.
p. 19 3.
Socr. i l . c. 4«».