
X.
Troubles des
Donatiftes.
ap. Euf. x . hifi.
6,
Sup. n. z.
*?• Augt ep. 88*
2<s H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
entre la mer & un marais, changeant iouveat de
place à caufe des voleurs, 8c ne mangeant que quinze
figues après le foleil couché. Sentant des tentations
de volupté, il diminuoit cette nourriture, paffoit
quelquefois trois ou quatre jours fans m anger, 8c la-
bouroit la terre : outre les corbeilles de jonc qu'il fai-
foità l’imitation des moines d 'Egypte, pour gagner
fa nourriture. Par fes travaux il réduific fon corps à
n’avoir que la peau 8c les os. Sa couche n’écoit qu’une
natte de jonc étendue fur la terre, 8c fa cellule fi petite,
qu’elle paroiiToit plutôt un tombeau qu’une mai-
fon. il necoupoit fes cheveux qu'à Pâque , 8c ne la-
voit jamais ion fac ; difant , qu’il étoit fuper-
flu de chercher de la propreté dans un cilice; il ne
quittoit fa tunique que quand elle étoit tout-à-fai t
ufée. De tems en tems il changeoit fa nourriture;
mais pendant plus de trente ans ce fut fix onces de
pain d’orge avec des herbes un peu cuites, 8c fur la
fin un breuvage de farine 8c d’herbes pilées du poids
de cinq onces. Avec cela il vécut quatre vingt ans,
8c mourut vers l’an 372.
L ’empereur Conilantin avoit donnéordreàAnu-
Iin proconfiil d’Afrique, 8c à Patrice vicaire du préfet
du prétoire,de s’ informer de ceux qui troubloient
la paix de I’églife catholique, 8c qui s’efforçoient de
corrompre le peuple par leurs erreurs : c’étoient les
Donatiftes; 8c écrivant a Cecilien évêque de Car-
thagc, à la fin de la lettre que j ’ai déjà raportée, il
lui marquoit de s’adrefler aux mêmes juges pour
avoir juftice de c e s . infenfez. En exécution
de cet ordre, Anulin les exhorta à la paix: mais
L i v r e d i x i e ’m e . ¿7
peu de jours après, quelques-uns du parti contraire
à Cecilien, ayant alfemblé du peuple avec eux, vinrent
prefenter au proconiul un paquet cacheté 8c un
mémoire ouvert, le priant inftamment de les envoyer
à la cour. Le paquet portoitpour titre: M é moire
de l’églife catholique touchant les crimes de
Cecilien, prefenté par le parti de Majorin. Le mémoire
ouvert 8c attaché à ce paquet contenoit ces
mots: Nous vous prions, Conftantin très-puiffant
empereur, vous qui êtes d’une race jufte, dont le
pere a été le feul entre les empereurs qui n’a point
exercé la perfécution : que puifque la Gaule cft
exempte de ce crime, vous nous fafliez donner des
juges de Gaule, pour les différends que nous avons
en Afrique avec les autres évêques. Donné par Lucien,
Digne, Naflutius, Capiton, Fidentius 8cles
autres évêques du parti Majorin.
L’empereur ayant reçu ces mémoires avec la relation
d’Anulin, lui écrivit d’envoyer Cecilien 8c
fes adverfaires, chacun avec dix clercs de fon parti,
pour fe trouver à Rome dans le fécond d’Oôtobre,
8c y être jugez par des évêques. Anulin exécuta cet
ordre, 8c en rendit compte à l’empereur qui écrivit
aulfi au pape Miltiade, 8c aux évêques de Gaule 8c
d’Italie, pour s'affembler à Rome le même jour; 8c
leur envoya tous les mémoires 8c les papiers qu’Anulin
lui avoit envoyé fur ce fujet. La lettre au pape
eft auffi adreffée à Marc, que l’on croit être celui
qui fut pape après S. Silveftre. L’empereur y dit:
J ’ai jugé à propos que Cecilien aille a Rome avec
dix évêques de ceux qui l’accufent, 8c dix autres
D ij
ap. Op. lib. z:
ap. Au g. col'. 3*
e. 3 18 . brev> d.
3. c. 1 1.
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C. f .
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