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An. 3 1 6 ^es metl:0it: dans la neceiïité de s’expoièr à la peine
, s’ils contrevenoient à fa loi : ou de violer les canons
s’ils lui obéifloient ; car il n’eft pas poilïble de
regler les grandes affaires de l’égliiè autrement que
E«/ vit* c. Par des conciles. Ce font les paroles d’Euièbe. Enfui-
Si, Mon.vdef. te Licinius chaflà tout d’un coup de fon palais tous
les chrétiens , envoya en exil fes lèrviteurs le? plus
fideles, donna comme efclaves ceux qu’il avoit honorez
pour leurs grands fcrvices, confiiqua leurs
biens , & les menaça même de mort. C’étoit l’an
3 iy . Conftantin étant coniul pour la cinquième fois
avec le jeune Licinius Ceiàr. L ’empereur Licinius fit
«••15 une fcconde lo i , par laquelle fous pretexte d’honnêteté
, il défendoit aux femmes de fc trouver avec
les hommes aux prières communes, ou aux instructions
dans les églifes, & aux évêques de les inltruire :
Il vouloit qu’elies fuflent inftruites par d’autres femmes
; mais comme tout le monde s’en moquoit, il
s’avilà d’un autre moyen pour détruire les églifcs.
Il voulut que les aiTemblées iè fiflènt hors des villes
en pleine campagne-, difint que l’air y étoit.
Ç.Î4. meilleur.
Comme il vit que cette ordonnance n’étoit pas
mieux obfcrvée , il commença à perfccuter tout ouvertement
, & commanda qu’en chaque ville les appariteurs
8c les autres officiers des gouverneurs fuf-
fent caftez, s’ils ne làcrifioient aux idoles ; ainfi plusieurs
perdirent leurs charges. La perfecurion fut
principalement contre les évêques, qu’il regardoit
comme fes plus grands ennemis, à cauiè .de l’affection
que Conftantin leur témoignoit. On compte
L i v r e d t x i e ’me . ¿3 ¿ i j l l
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entre les autres iaint Baille éveque d Amalee dans lé pagi» 3
Pont, 8c ce fut dans cette ville & les autres de la même ^ rT ‘ '
province, que l’on exerça les plus grandes cruautez. | ^
On abatit quelques églifes de fond en comble , 8c on «•
ferma les autres. On fit mourir plufieurs évêques,
& il y en eut dont les corps furent mis en pièces
comme la chair à la boucherie , puis jettez dans la
mer , pour être la pâture des poiffons. Les fideles
recommencèrent à sfenfuir , comme dans les perfé-
cutions précédentes, 8c à iè retirer dans les montagnes
,8c les folitudes. Cependant Licinius ne
vouloit pas que l’on parlât de perfccution , 8c la
deiàvoüoit de paroles , tandis qu’il' l’exerçoit fi
cruellement en effet. Saint Blaifc évêque de Se- c' 1’
bafte en Arménie, fouffrit le martyre en ce tems-
là le troifiémé de Février, apparemment de l’année
3 20. fous le gouverneur Agricola. Après avoir
eû les cotez déchirez avec les peignes de fer ; 8c
fouffert plufieurs autres tourmens, il eut la tête coupée
, 8c deux jeunes enfans avec lui. On fit auflï
mourir fcpt femmes , qui furent reconnues-Chrétiennes
, parce qu’elles recüeilloient les goûtes de
fon iànog. — ^ XXII.
Dans la même ville de Sebafte , fouffrirent qua- l« quarante
rante foldats Chrétiens de differens pais , tous jeu-
nés , bienfaits, braves, 8c déjà confiderables par cxsafiUom^o.
leurs fcrvices. Le gouverneur Agricola ayant publié
les. ordres de l’empereur , ils s’avancèrent hardiment
, & dirent qu’ils étoient Chrétiens. Il eflaia- de
les periuader par douceur , de les piquer d’honneur
, 8c de les tenter par des promeflés 5 enfin il en