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e. 46.
f . 47. 48. & c .
c. 5 6.
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XLI.
108 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ^
payens de fàcrifier aux idoles. Il en ufbit de mems
à l’égard des officiers fuperieurs, comme les préfets
du pretoite 8c leurs vicaires. Il fit en même tems
deux autres loix; l’une qui défendoit de fàcrifier aux
idoles, ni dans les villes ni à la campagne, ni d ériger
Suite dé l'Aria-
»ii me.
des idoles, ni d’exercer les devinations, ou ks
autres fuperftitions : L ’autre loi ordonnoitde rebâtir
des églifes plus grandes qu auparavant, comme il
tous les hommes devoient fè faire Chrétiens, ce qui
ne paroiffoit pa*s alors croyable. Ces loix etoient
adrcfTées aux gouverneurs des provinces, & elles les
exhortoient à ne point épargner la dépenfe, que
l’empereur fournifloit de fon trefor. Il y àvoit âUfll
des lettres conformes adrefîées à chaque eveque, au
moins à ceux des grands fiéges, pour les exhorter
d’exciter les autres évêques, les prêtres 8c les diacres
à rétablir ou augmenter les anciennes eglifès, ou
même en bâtir de nouvelles, 8c a demander aux
gouverneurs les choies necefïàites pour ces ouvrages.
Il fit encore un grand édit adrefTé aux provinces
d’Orient, pour exhorter tous ces fujets à quitter
l’idolâtrie 8c embralTer la vraye religion ; mais ni
déclare c^u’il ne veut contraindre perionne9 il laine
une entiere liberté de confcience, 8c défend aux
particuliers de s’inquiéter l’un 1 autre pour la diver-
fité de leurs fentimens, n’approuvant pas ceux qui
difoient déjà, qu’il falloit abattre les temples.^ ^ _
Conftantin travailloit ainfi en faveur de 1 églife,
quand i f apprit la divifion qui commençoit en
Egypte 8c dans les provinces voifines, à l’occafion
des dogmes d’Arius. Ce n’étoit pas feulement les
évêques 8c les prêtres qui difputoient, les peuples
entiers étoient divifez ; le’ défordre vint à tel point,
que les payens dans leurs théâtres tournoient en raillerie
le Chriftianifme. Les ftatuës mêmes de l’empereur
furent outragées, 8c l’on croit que- ce fut en
cette occafion que pour toute vengeance, il fe contenta
d’une raillerie. Car comme on lui difoit avec chri/oji.jiat:
chaleur , qu’on avoit jetté des pierres à une de fès °rat' 10-
ftatuës, il porta la main à fon vifàge , 8c dit qu’il
ne fe fentoit point blefle. Il y avoit déjà un grand
nombre de lettres écrites de part 8c d autre par les s«c. 1. c. 6.
évêques. Arius recueillit toutes celles qui le favori-
foient. Saint Alexandre d’Alexandrie recueillit toutes
celles qui foûtenoient la do&rine catholique, 8c
on en comptoit des fiennes feules jufqu’à foixante-
dix. Ces lettres fèrvirent depuis de fondement aux Uref.
difputes entre les catholiques 8c les diverfes feétes
d’Ariens. Les nouvelles de cette divifion affligèrent ek/h .c .îj.
fenfiblement Conftantin; mais commeil n’étoit en- s‘cr- ' • ? •
core ni baptifé, ni fuffifamment inftruit des myfte-
rcs, il fut aifé à Eufèbede Nicomedie de lui en donner
telle impreffion qu'il voulut. L ’empereur avoit
un grand refpeét pour les évêques, 8c Eufèbe étoit-
à portée de lui parler facilement ; car après avoir
vaincu Licinius, il fit du féjour à Nicomedie, qui
depuis Diocletien avoit été en Orient la refidence
ordinaire des empereurs. Eufebe fit entendre à.
Conftantin, que cette divifion des églifes n’avoit
autre fondement, que des difputes de mots 8c de
vaines fubtilitez qui 11e faifbient rien au fonds de
la religion 5 que le plus grand mal étoit l’aigreur