
An. 540.
A thm ,¡. J7 s
Ap* Athan.
7 4 5 .D. ■
IX,
Prcdi&ion de S.
Antoine.
Vita Ant. £. 28.
| | w S
280 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tre. Ainfi finit la' lettre- que les évêques d’Egypte
envoyèrent à tous'les-évêques, & en particulier au
pape Jules. Ils y joignirent plufieurs aétes pour
juftifièr ce qufils avançoient ; lavoir les procès de
ceux que le gouverneur d’Egypte avoit fait punir,
avant le retour de feint'Athanafe;. la lettre que le
grand Conftantin avoit écrite quànd il fcutqu’Ar-
fene étoit vivant; celle d’Alexandre de Theffeloni-
que, la retraétation d’ iichyras ,-les proteftations du
clergé d’Alexandrie & de la Mareóte ; lesatte fiat ions
dé divers évêques d’Egypte & de Lybie, que feint
Athanafe avoit diftribué fidelement le bled des veuves
; la lettre des Euièbiens en faveur des Ariens.
Plufieurs autres évêques écrivirent au pape Jules
pour S, Athanafe.
Cependant S. Antoine eut une révélation de ce
qui devait arriver dans l’églife d’Alexandrie. Un
jour étant aiïïs il entra comme en extalè , & demeura
long-tems en contemplation , gemiffent de
tems en tems. Une heure après il le tourna vers
les affiftans ; il fôupira, il trembla , il le leva pour
prier ; fe mit à genoux, y demeura long-tems , 8c
fe releva en pleurant. Les affiftans tremblans fei-
fis- de crainte lui demaildoient ce que c’etoit ; &
le preiTerent tant, qu’enfin ils l’obligerent de leur
parier. Il fit un grand foupir, & leur dit: O mes’
enfans, il vaut mieux que je meure, avant que ce
que j’ai vu s’aecomplifie. Comme ils le prelfoient
encore , il dit en pleurant: La colere de Dieu va
tomber fur l’églife;'elle va être livrée à des- hommes
fimblables aux bêtes brutes. Car j’ai vu la
feinte
/
feinte table environnée de tous çôtez de mulets q u i *
renverfoienc à coup de pieds ce qui étoit deifus; An* 34°.
comme quand ces animaux fautent & ruënt en con-
fufion. Vous avez oui fans doute comme j ’ai foupi-
re , j entendois une voix qui diioit : Mon autel fera
profane. Voila ce que dit alors le feint vieillard ;
5c deux ans après on vit l’accomplifTement de fe
prophétie. Toutefois il confola deilors fes difei- i»f ¡». 14.
pies, en ajoutant : Ne vous découragez pa s, mes
enfans; comme le Seigneur s’eft mis en colere, il
nous pardonnera ; l’églife reprendra fe beauté & fe
fplendeur ordinaire ; vous verrez les perfecutez rétablis
, l’impieté renfermeedans fes tannieres, la foi
catholique prêchée librement par tout. Seulement
ne vous laiffez pas infe&er par les Ariens ; cette
doétrine n’eft pas celle des apôcres, mais celle des
démons & de leurpere le diable ; elle eft fterite &c
fans raifon comme les mulets. Ainfi parloit feint
Antoine, marquant le caraéteredel’Arianifme, qui
nioit la fécondité delà nature divine & la divinité
du verbe.
L’églife magnifique que le grand Conftantin .con* ld’All_
avoit comtnencée à Antioche, ne fut achevée qu’au ti0cl,cDedica<:';
bout de dix ans, la cinquième année du regne de fes
enfans 341, de Jefus-Chrift. On celebroit avec fo-, 341,
lemnite ces années cinq, dix, vingtième des régnés,
ainfi on voulut faire en celle-ci la dédicacé de cette
eglife, & pour cet effet, on affembla à Antioche un sw -r > ,
grand nombre d’évêques. Eufebe de C. P. qui ne
pouvpit vivre en repos, prit ce pretexte pour tenir "
un grand concile,& executer fes mauvais deffeins
Tome III. jq n