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ÎOO H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Actius auteur de cette herefie, plutôt que fon erreur:
en ce que le jugement femble prononcé contre fa
perfonne & non contre fa doétrihe. Ils les prient auf-
ii de donner avis aux églifes d’Occident de tout ce
qui fe paife : avec cette lettre ils leur envoïerent la
copie des blafphêmes d’Aëtius.
Les Ariens Occidentaux furent tellement irritez
contre celui d’entr’eux qui avoit reqû cette lettre ;
& entrèrent en telle fureur de voir leur hypocrifie
découverte, qu’ils penferent le dépofer : car il falloir
condamner l’erreur d’Aëtius avec les Orientaux,
ou ne la condamnant pas, montrer que c’étoient
leurs fentimens. Ils prirent ce dernier p a rti, & continuèrent
à embrail'er la communion de ceux qui
avoient été condamnez à Seleucie, c’eft-à-dire des
Anoméens. Comme on leur demandoit dans une
grande affemblée , pourquoi ils n’^rvoient pas dit
aufti à R im in i, que le fils de Dieu fut créature : ils
répondirent, qu’on n’y avoit pas dit qu’il n’étoit pas
créature ; mais qu’il n’étoit pas femblable aux autres
créatures : en difant, qu’il n’étoit pas créature
comme les autres. Et S. Hilaire foutenant qu’il eft
avant tous les temps : ils expliquèrent fon éternité
comme celle des anges & des ames; humaines, non
de ce qui précédé la durée du monde, mais de l’avenir.
Ils fe fauvoient encore de la reifemblance,
qu’ils lui accordoient par cette claufe : Selon les écritures,
qui donnoit lieu à plufteurs défaites. C ’eft
ainfi qu’ils éludèrent, par des explications captieufes,
les anathêmes qu’ds avoient prononcez à R im in i,
abufant de la fîmplicité des catholiques.
Les
L i v r e q u a t o r z i e ’me. c<s \
Les Anoméens Orientaux , c’eft-à-dire , Acace &
fes partifans embrafterent avidement ce fecours inopiné,
qui leur vint fi à propos -, lorfque la condamnation
d’Aëtius les réduifoit à jurer contre leurs fentimens
, qu’ils n’abandonnoient point le nom de fub-
ftance , & ne croïoient point que le fils fût diiTem-
blable en fubftance. Quand ils virent que les Occidentaux
avoient abandonné à Rimini le nom de fubftance
: ils déclarèrent qu’ils recevoient de tout leur
coeur la même formule. C ar, difoient-ils, fi elle prévaut
: avec le nom de fubftance on abolira le con-
fubftantiel , que les évêques d’Occident eftiment
tant, par le rëfpeâ: du concile de Nicée. L ’empereu>r
donna dans cette propofition & approuva la formule
de Rimini rconfiderant le grand nombre des évêques.
Il crut que pour le fens il importoit peu , que
l ’on dît femblable ou confubftantiel : mais qu’il importoit
fo rt, de ne point ufer de paroles inconnues à
l’écriture, pourvû que l’on en emploïât d’autres de
même valeur : or il eroïoittels, les termes de femblable
félon les écritures, emploïez dans la formule
de Nice enThrace reqûë à Rimini. Il obligea doncles
évêques qui fe trouvoient à C . P. de fouferire à cette
formule, même les députez de Seleucie. Il y em-
ploïa tout le jour du dernier Décembre, & même
une partie de la. nuit : quoiqu’il fe préparât à la cérémonie
du lendemain, où il devoir commencer fon
dixième confulat avec l’année 360.
Les Acaciens aïant ainfi prévalu, tinrent au commencement
de cette année, un concile à C. P. pour
Tome I I I , G g g g
A N. 3 5 9-
S o X O m . 71. C. t'y.
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Concile de C P i-
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