
43^ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qu e .
” monaftere ; Si de cette faïnte école fortirent plufieurs
N' ^-£41 illuftres évêques. Saint Eufebe profita lui-même de
”■ p cette vie auilere , pour porter plus facilement les
perfecutions qu’il euc à fouffrir enfuite. Le pape Libéré
connoiffoit fon zele Si fon union avec Lu^i-
Eptji. f er . c’e{^ pourquoi il lui écrivit : le priant de fe joindre
à lui , s’il en trouvoit l’occafion , pour perfuader
à l’empereur ce qui étoit de l’intérêt de la f o i , pour
appaifer fon indignation Si le porter à procurer la
paix des églifes. Non content de cette première lettre
, il lui en écrivit une fécondé , après que fes légats
furent, partis : le priant encore de fe joindre à
eux pour la défenfe de la foi catholique , & de l’ab-
fent que l’on vouloit condamner contre toutes les
loix : c’eft à-dire , de faint Athanafe. Eufebe reçût
très-bien les légats, & en écrivit a Libéré , qui le
ï i ’fi-s- remercia par une troifiéme lettre ^ ’encourageant
de plus en plus à travailler pour la caufe de l’églife ,
Si à procurer le concile. Libéré avoit encore écrit à
e ad. ep.S. Fortunatien évêque d’Aquilée : le croïant plus touché
de l’efperance des biens éternels, que de la crainte
des hommes, il le prioit de s’appliquer avec eux
à cette affaire , Si même de les aider de fa prefen-
Htcr. fiript. cé , s’ils le defiroient. Fortunatien étoit Africain de
nation , & écrivit des commentaires fur les évangiles
d’un ftyle court Si ruftique. Il ne répondit pas
dans la fuite.à la bonne opinion qu’en avoit le pape
Libéré.
Moi!®! «far ' Tandis qu’en Occident on fe préparoit au con-
ftiiçj f cile , les Juifs fe foûleverent encore en Orient. Ils
soz.om. iT.c.7. prirent les armes à Diocefarée en Paleftme, égor-
L l V R E T R E I Z I E ’ME. 437
gerent de nuit la garnifon Sc coururent les païs voi-
fins, fous la conduite d’un nommé Patrice ,-qu’ils
reconnurent pour leur roi : ne voulant plus obéir
aux Romains. Le cefar Gallus qui étoit à Antioche
y envoïa des troupes , qui en tuerent une grande
quantité , Sc jufques aux enfans ; brûlèrent Si ruinèrent
Diocefarée , Tiberiade , Diofpolis & plufieurs
autres villes, Gallus eut auili quelque avantage contre
les Perfes , Si ces bons fuccès le rendirent info-
lent : il fe laiiïa emporter à la violence & à la cruauté
: il fut même accufé.d’avoir voulu s’attribuer l’empire.
Enfin Conftantius l’ayant attiré en Occident,
le fit arrêter : on lui fit fon procès, Sc il eut la tête
coupée dans une iile nommée Flanone près de Pôle
en Iftrie, Gallus étoit âgé de vingt-neuf ans Si en
avoït régné quatre , depuis l’an 3 / 1. jufques en 334.
car il mourut fur la fin de cette année , étant conful
pour la troifiéme fois Sc Conftantius pour la feptié-
me. Gallus fit profeflion de la religion Chrétienne
jufques à la fin , mais il étoit attaché aux Ariens :
car il donna accès auprès de lui à Théophile F in - ,
dieri ou le Blemmyen , ce fameux voïageur dont il a
été parlé. Théophile introduifit auprès de Gallus
Aëtius, que Leonce avoit fait diacre à Antioche :
mais aïant eu part aux violences de Gallus, ils fu rent
enveloppez dans fa difgrace. Théophile qui l’accompagna
dans fon dernier voïage , fut banni en
même temps que Gallus fut tué ; Si Aëtius fut épargné
par mépris.
Julien frété de Gallus fut alors en grand péril. Il
avoit conçû de hautes efperanees quand Gallus fuc
A n . 3j 4.
Hier. chr. an. 353.
Victor. C&far.
Pkiloftorg. i ir .'
c. ;8. & ly. c. l.
A mm. M a rc cil.
lib . x iv . c. 11.
Sozom. iv . c. 7.'
T h e e d , J jjà ii h ijt .
1. <?. 3.
Grog. Hy'Jf. Ub,.
1. conc. Eunom.
p. 30. B.
P h ilo fi. iv . c. I.
Sup. L x ii. n. 31.
Amm. lib. xvj
c. 1 .