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f a lian, ad A -
th a n ?
X V I .
Apoftaiie de Ju lien
Ju L . ep. çi. p. 210.
Soz,om. T.
f . a.
ï i î . c. ï.
ff Ul.or.p. 5 f.
Theod. n i . f- a.
S o z lm . y . £ * 2»
438 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fait cefar. Il commença à forcir de la crainte dans
laquelle il avoit vécu depuis fon enfance ; & quittant
le château de Macel en Cappadoce, où il avoir
été enfermé fix ans avec fon frere , il paffa en Afie
&c en Grece pour continuer & perfectionner fes études.
A la mort de Gallus on lui fit un crime de ces
voïages ; on l’accufa premièrement d’avoir quitté le
château de Macel ; enfuite d’avoir vû fon frere qui
p a ifo itàG , P. mais il montra qu’il n’avoit fait ni
l’un ni l’autre fans ordre de Gonftantius ; & fut pùif-
famment fecouru par l’imperatrice Eufebia. On l’amena
à Corne auprès de Milan , il vit une fois l ’empereur
-, & enfin au bout de fix mois il obtint la liberté
de retourner en Grece continuer fes études, Ôç
fe retira à Athènes.
Julien avoit alors vingt-trois ans , & depuis trois
ans il n’étoit plus Chrétien qu’en apparence. Il dit
lui-même qu’il l’avoit été vingt ans ; c’eft à-dire depuis
le commencement de fa vie : car il fut baptifé
dès l’enfance. Gonftantius le faifant élever avec fon
frere Gallus, avoit eu foin de lui donner des maîtres
Chrétiens, entr’autres le Sophifte Eçebole qui
lui enfeigna la rcthorique : mais dès lors il arriva un
accident que l’on regarda’ comme un préfa’ge miraculeux
de fon apoftafie. Gallus & Julien firent bâtir
une églife en l’honneur du martyr faint Marnas
fur fon fepulcre près de Cefarée en Cappadoce. Le
côté de Gallus fe bâtit fort bien , celui de Julien ne
put fubfifter : les murailles tombèrent, la terre re-
pouifa les fondemens. Lorfque les deux freres furent
plus avancez , & qu’ils étudierent la philofophie , &
L i v r e t r e i z i e ’m e . 439
l’éloquence : Julien s’exerçant à parler.avec Gallus, ar.Na¿p.6i.c.
prenoit fouvent le parti des païens, fous prétexte de
lbûtenir la caufe la plus foible : mais en effet il fui-
voir fon inclination. Quand Gallus fut fait cefar ,
l’empereur Conilantius permit à Julien d’aller étudier
dans l’Afie mineure : mais avec défenfe expreife
de frequenter le Sophifte Libanius, parce qu’il étoit
païen. L ’Afie fut pour Julien uñe école d’impieté :
on y enfeignoit l’aîtrologie , les horofeopes, la divination
par les prodiges & la magie. Il alla à Per-
game voir le Sophifte Edefius , le plus fameux de
ceux qui faifoient profeflion de la philofophie fuper-
ftitieufe de Plotin & de Porphire : Edefius confirmé
de vieilleffe & de maladie renvoïa Julien à fes difei»
pies. Allez , dic-il, puifer chez eux la fasefl'e & les wmÊtmâm
lrc i-e nces; &„ irl vous arr•i vez aux mylnte res, vous aurez p.So.&c
honte de porter le nomvd’homme. Je voudrois que
Maxime fût ici : mais on l’â envoie à Ephefe ; & je
vous dirois aufti la même chofe de Prilcus, mais il
eft paifé en Grece. Il vous refte ici de mes difciples
Eufebe & Chryfanthe. Julien s’attacha donc à ces
deux derniers , fans quitter Edefius.
Chryfanthe étoit dans les mêmes fentimens que
Maxime, attaché à la magie : Eufebe ne comptoit
de feience folide que la dialedtique les raifonné-
mens : traitant, le refte d’ imagination & d’impoftu-
re. Julien l’aïant un jour prié de s’expliquer , il lui
dit : Maxime eft très-fçavant & d’un grand efpric
naturel, mais il abufe de fes avantages : il mépriie les
démonftrations & s’amufe à des folies. Dernièrement