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Âï7 T pouvoirj & l’églife fembloit réduite à une terrible ex-
Thtod. Jpliut. tremite. Alors S. Jacques deNifibequifetrouvaàC.
iW, P. confeilla aux ndeles d’avoir recours à Dieu, & de
faire pendant fept jours des jeûnes & des prières.
Comme on içavoit qu’il avoit le don des miracles &
de la prophétie, ion confeil fut fuivi; Alexandre l’e-
s,t r . i 37. Xecuta le premier,il renonça aux difcours de auxeon-
teftations;& pendant que les Eufebiens s’agitoient
par leurs intrigues, il s’enfermoit feul dans l’églife de
la paix. Là fe jettant ious l’autel, le viiàge contre terre
il prioit avec larmes, & continuoit fans interruption
pendant pluiieurs nuits.
Les Eufebiens perftraderent à l’empereur qu’A-
rius tenoit la doctrine de l’églife ; & fur ce fondement
refolurent de le faire recevoir dans la com-
soer. i.c. 38. munjon un certain jour qui étoit un dimanche. Le
iàmedi precedent, Conftantin voulant s'alfurerda-
vantange, fit venir Arius dansfonpalais, & luide-
Athar,n*àSer«fK manda s’il iuivoit la foi de Nicée. Arius dit qu’oüi.
Conftantin lui demanda ià profeffion de foi par
écrit. Arius la donna auffi-tôt. Elle étoit conçue
avec un tel artifice , que l’herefre n’y paroiftoit
point, & on n’y voyoit que des paroles dé l’écriture.
Conftantin lui demanda s’il n’avoit point
d’autre créance , & ajoûta : Si vous parlez îxnce-
rement, vous ne devez pas craindre de prendre
Dieu à témoin de la vérité ; mais fi vous faites un
faux ferment, craignez la vengeance divine. Arius
jura qu’il n’avoit jamais dit ni écrit autre chofe
que ce qui étoit dans ion papier ; & qu’il n’avoit
jamais tenu les erreurs pour lefquelles on Yavoit
L i v r e o n z i e ’ m e , z y 3
condamné à Alexandrie. Quelques - uns jont d i t -----------•
que le papier qu’il tenoit à la main étoit le fym- 5
bole de Nicée ; qu’en même-tems il tenoit fous
fon bras un autre papier , où étoit ià véritable doctrine
, & que c’étoit à ce dernier qu’il prétendoit
rapporter fon ferment. Quoiqu’il en foit l’empe- uidu UarctlL
reur trompe par ce ferment, manda l’évêque Aie- » />•
xandre, & lui d it, qu’il faloit tendre la main à
un homme qui cherchoit à fe iàuver. Alexandre
s’efforça de détromper l’empereur ; mais voyant
qu’il ne faifoit que l’irriter par fes remontrances, il fe
tut & fe retira.
Les Eufebiens le rencontrèrent, comme ils ac- Ath' u
a • • I H . rian .Id.adSe compagnoient Arius qu us avoient pris à la fortié rap, p» 670«
du palais, & le menoient par la ville avec pompe 3
pour le faire voir à tout le monde. Ils vouloient le
faire entrer dans l’églife à l’heure-même ; & comme
Alexandre s’y oppofoit , ils renouvellerent
leurs menaces, & lui dirent qu’ils avoient fait
venir Arius à Conftantinople malgré lu i, & qu’ils
içauroient bien auffi malgré lui lefaire recevoir à la
communion le jour fuivant, Eufebe de Nicomedie urtr.(%
lui dit ces mêmes paroles : Si vous ne le voulez pas ' *
recevoir de g ré , je le ferai entrer demain avec moi
dés le point du jour ; & comment l’empêcherez-
vous ? Alexandre iàifi de douleur entra promptement
dans l’églife accompagné de deux peribnnes 3
dont l’une étoit Macaire prêtre d’Alexandrie. Là le
faint vieillard fondant en larmes, fe profterrta devant
l’autel, le viiàge contre terre, & dit : Seigneur,
s’il faut qu’Arius foit demain reçû dans l’églife, re-
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