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334 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ques, ni par le peuple : quil foir ordonné à Antio-
chè 8c envoyé à Alexandrie , non avec des prêtres
& des diacres de la -v ille, ni avec des évêques d’Egypte
| mais avec des foldats ; car c’eft ce que di-
foient ceux qui font venus ici, 8c de quoi ils le plai-
gnoient. Quand même Athanaiè après le concile
auroit été trouvé coupable , l’ordination ne fe de-
voit pas faire ainfi contre les loix& les regles de l’églife.
Il falloit que les évêques de la province ordonnaf-
fent un homme de lamêmeEglife d’entre fès prêtres
ou lès clercs. Si l’on avoit fait la même choie contre
quelqu’un de vous, ne crieriez-vous pas, ne demanderiez
vous pas juftice ? Mes chers freres, nous vous
parlons en vérité comme en la preiènce de Dieu ,
cette conduite n’eft ni iàinte, ni legitime, ni ecclefia-
ftique. Voilà les régies des éleétions iùivant le témoignage
de ce iàint pape.
Venant à Marcel d’Ancyre, il témoigne être
entièrement iàtisfait de là f o i , 8c la trouve conforme
à celle de l’églife catholique; puis il ajoute:
Il nous a alluré qu’il avoit toujours eu les mêmes
fentimens ; & nos prêtres qui avoient aflifté au
concile deNicce ont rendu un témoignage qu’ilétoit
orthodoxe. Ilajoûte que l’on avoit commis àAncyre
les mêmes excès qu’à Alexandrie , comme Marcel
& d’autres lui avoient appris ;& continué ainfi: On
nous a fait des plaintes fi attroces contre quelques-
uns de vous, car je ne les veux pas nommer , que
je n’ai pû me refoudre à les écrire ; mais peut-être
les avez-vous aprifes d’ailleurs. C’eft donc principalement
pour cela que j’ai écrit 8c que je vous ai
L i v r e D o u z l e ’m e . 333
invitez à venir, afin de vous le dire de bouche , & ^ — ;— ’
que l’on pût corriger & rétablir de tout. C’eft ce qui ’
doit vous exciter à venir , pour ne vous pas rendre
iiiipeéhs de ne vous pas juftifier.
Il les exhorte enfuite à corriger tous ces defor-
dres, 8c dit entr’autres chofes : O mes freres, les
jugemens de l’églilè ne font plus félon l’évangile ; p. 7Î3‘ *'
j ils vont déformais aubanniiTement & à la mort. Si
Athanaiè 8c Marcel étoient coupables , il falloit
nous écrire à tous, afin que le jugement fut rendu
par tous. Car c’étoient des évêques & des églifes
qui fouffroient, 8c non pas des églifes du commun,
I mais celles que les apôtres ont gouvernées par eux-
mêmes. Pourquoi ne nous écrivoit-on pas princi-
| paiement touchant la ville d’Alexandrie ? ne iàvez-
vous pas que c’étoit la coûtume denous^éerire d’a-
I bord, & que la décifîon devoit venir d’ici ? Si donc
I il y avoit de tels foupçons contre l’évêque de ce
I lieu-là , il falloit écrire à nôtre églife. Maintenant
I iàns nous avoir inftruits, après avoir fait ce que
I l’on a voulu, on veut que nous y confentions lans
I connoiflânce de cauiè. Ce ne font pas là les ordon-
I nances.de Paul ; ce n’eft pas la tradition de nos
I peres, c’eft une nouvelle forme de conduite. Jèvous
I prie , prenez-le en bonne part, c’eft pour l’utilité
! publique que je vous écris; je vous déclare ce que
I nous avons appris du bien-heureux apûtre, Pierre 8c
I je le croi fi connu de tout le monde | que je ne
I 1 aurois pas écrit iàns ce qui eft arrivé. Il faut bien
I remarquer ce que dit ici le pape Jules touchant les
1 jugemens ecclefiaftiques 8c l’autorité de-l’églife Ro