
4<>l H i . S T O I K E E e C L E S X A S T I Q J J E .
* punition corporelle , de confifcation de biens. Les
A n . 3 5 j , juge^ étoient chargez de l’execution , & pour les y
exciter, ceux qui étoient envoïez avoient avec eux
des clercs d’EFrfâce & de;Valens, qui denonçoient à
l’empereur les juges negligens. Les: autres hérétiques
avoient la liberté de publier. leurs blafphémes, à la
faveur des Ariens : il n’y avoit que les catholiques
de perfecutez. Pluiieurs évêques furent donc menez
devant les juges, qui leur ordonnoient de fouferire,
ou de fe retirer de leurs églifes. Plufieurs particuliers
s’écartèrent en chaque ville , de peur d’être accufez
comme amis des évêques. Car on avoit auffi écrit
aux magiftrats municipaux ,;avec menace d’amende,
s’ils ne contraignoient chacun leur évêque à fouferi-
re. Toutes les villes étoient pleines de crainte & de
trouble. On envoïoit quelques évêques à l’empereur,
afin qu ils fulfent intimidez par fa prefence : on in-
ventoit contre quelques-uns des calomnies pour é-
pouvanter les.autres;; & il y en eut plufieurs qui codèrent
& qui renoncèrent à la communion de faint
Athanafe. Ceux qui venoient trouver l’empereur ,
n’avoient point la permiflion de le voir-, ni même
de fortir de leur logis : on ne leur donnoit aucun
relâche qu’ils n’euflent fouferit ; & s’ils le refufoient
ils étoient bannis. Les Ariens vouloient groiïir leur
m [dit.t.s5î. parti, du moins en apparence, en amaffant un grand
nombre de fignatures. L ’empereur ne relâchoit point
les évêques exilez pour ce fujet : quoique dans le
même temps il rappellât fouvent au bout de peu de
mois des criminels bannis pour des larcins, des meurtres
, ou des feditions.
T R E I Z; I l ' .M E . i " 4 6 3
des Ariens quoique char-
Ibïd. p. 810, p .
p . 8 P .
L IV R E
Quiconque étoit ami |H | | | *. -------------
gé d ailleurs & convaincu d’une infinité de crimes, A n .
n’étoit point accufé<: pu s’il étpit jügé pour la forme
, il étoit juftifié. Il deycnoit célébré parmi) eu'x
& ami de l’empereùr; ijbübtjenpit des juges tout ce
qu’il vouloit. Au contraire, celui qui combattoit
leur herefie , quelque innocent qu’il fû t, étoit auifi-
tôt enlevé fous quelque prétexté , comme d’avoir
mal parlé de l'empereur, ou blafphemé contre Dieu:
il étoit jugé par l’empereur & envoie en exil. A
la place d’un évêque ainfi exilé , on envoïoit auifi-
tôt quelqu’un zélé pour l’herefie , que l’on faifoit
recevoir à main armée par les peuples qui ne le con-
noiiToient point ; & l’on puniffoit de confifcation
& de peines les plus rigoureufes ceux qui refufoient
de s’y foûmettre. On vouloit les contraindre à
haïr celui qu’ils a im o ie n tq u i les avoit inftruits ,
qui étoit leur pere fpirituel : pour aimer un homme
dont ils ne vouloient point, & confier leurs enfans
à celui dont ils ne connoiifoient ni la,vie ni la conduite.
Depuis la mort du cefar Gallus, Julien fon frere' xxiv. -
étoit demeuré à Athènes, qui étoit encore célébré
pour la philofophie, l ’éloquence &c les beaux arts.
Il y paifa la plus grande partie de cette année j j j . &
y connut entr’autres S. Bafîle & S. Grégoire de Na-
zianze , fi illufires depuis dans l’églife. Ils’ étoient
tous deux de Cappadoce : Bafile de Cefarée , autrement
nommée Mazaca , grande ville métropole
de la province , & dont prefque tous les habitans'
croient Chrétiens : Grégoire étoit de Nazianze ,.au-
Isfazianzré & de Si-
Baille.
Na z . orat. 4V
332. D.