
A n . 3 4 ; .
X X X I I .
Longue formule
des Orientaux.
Athan. de S y n .
f . 695.
,Socr. 1 1 . c. 19.
Sozom. lu* c. il.
V. Pagi an» } 44*
». a.
350 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
v e r tit ô c fit bâtir trois é g li fe s , non aux dépens de
l’em p e reu r, mais aux liens : l ’une dans la v ille capitale
de toute la na tion nommée T a fa r o u D a fa r :
l ’autre à A dane ou A d e n , qu i é toit la ville où les R o mains
abordoient pour le commerce vers l’Ocean :
la troifiéme à la v ille de commerce des Perfes : à
l ’embouchure du g o lfe Perfique. T h éo p h ile aïant
dédié ces églifes , ô c y aïant mis autant qu’il put les
ornemens con v en ab le s , palla dans l’ifle de D iu fa patrie
, & d e - là en d’autres parties des In d e s , o ù il ré-
fo rm aq u e lq u e s abus dans lespratiques de la re lig ion :
car ils écoutoient affis la ledture de l’é v a n g i le , ô c
fa ifo ien t d’autres chofes contre les réglés. E n f in , de
la grande A rab ie il paffa de l’autre côté de la mer
rouge chez les Ethiopiens A u iium ite s , ou Frumen-
tius étoit évêque. E tan t revenu de tous ces vo ïag e s ,
il reçût de grands honneurs de l’empereur C o n fta n -
rius 5. & demeura a v e c le titre d’é v ê q u e , fans être attaché
à aucune égbfe particulière.
Les Eufebiens s’aiTemblerent à A n tio ch e , trois
ans après qu’ils eurent en vo ie aux Occidentaux, la
quatrième formule de f o i , dont il a été parlé : c ’c ft-
à -dire l’an 345. Dans ce conc ile ils en firent encore
une nou velle , qui pour fa longueur fu t nommée
Macroftiches ou à longues lig n e s , & qu i ne co n tient
rien que l’on puiffe abfolurrient condamner.
D ’abord c’éft l’e xp o fition de la f o i , formée , prefque
toute des paroles de l’écriture fa in te , fans parler de
confubftantiel ni de fubftance. Enfu ite on condamne
ceux qui d i fe n t , que le fils eft tiré du n é a n t , ou
L i v r e d o u z 1 e’ m e .’ 331
d’une autre h yp ofta fe ô c non de D ieu ; ô c qu’il y a eu -----------------
un temps ou un fïecle où il n ’étoit p o in t. O n co n - A n . 34Í*
damne auffi ceux qui d ife n t , qu’il y a trois D ie u x ,
ou que J . C . n ’eft pas D ieu : ou qu’avant les fiecles
il n’étoit n f le C h r i f t , ni le Fils de D ieu : ou que le
Pere , le F ils & le S. E fp r it fo n t le même : ou que le
Fils n’eft pas engendré , ou que le.Pere ne l ’a pas engendré
par fa vo lo n té . C ’eft-à-dire, comme ils l’e x pliquent
en fu ite , que l’on ne doit pas dire qu’il l’ait
engendré malgré lu i par une neceflité forcée. Ils difent
que le P e re , le F ils ô c le S. E fp r it fo n t trois chofes
ou trois perfonnes. Ils condamnent Paul de Sa-
m o fa te , qui nio it que J . C . fû t Dieu avant les R e c
l e s , Ôc d ifo it que c e n’étoit qu’un pur homme , q u i
par fo n mérité a vo it été fa it D ieu : mais ils re con-
noiffoient qu’il eft de fa nature D ieu véritable ôc parfa
it ; qui étant D ieu s’eft fa it h om m e , fans perdre ce
q u ’il étoit.
Ils*condamnent encore ceux qui l’appellent lim pie
verbe de D ieu ô c fans fubfiftance propre -, comme
étant dans un a u t r e , tantôt comme parole p ro férée
, tantôt comme parole conçûë : vou lan t qu’il
n’ait été avant les fiecles ni C h r i f t , ni Fils de Dieu ,
ni fon image , ni médiateur E mais qu’il fo it devenu
C hrift ô c F ils de D ieu depuis l’incarnation , c’e ft-à -
dire , depuis environ quatre cens ans -, que fon regne-
ait commencé alors , ô c doive finir au jugement.
Tels fo n t , d ife n t -ils , les feita teurs de Marcel & de
Photin d’A n c y re . E t après l’avo ir r é fu té , ils ajoutent
: N o u s croïons que Je fu s -C h r if t n ’a reçu aucune
dignité n ou v e lle -, mais qu’il a toujours été par