
A n . 3jo.
■ ni.
Dépoiition de
Vetranion.
Theod. ii i . c. 3.
Zojim. %. p. ¿94*
Victor de Cejar.
tnepit.Eurrop•
4 iz H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
que, la plupart de morale : on comptoit en tout virigt-
fix volumes. Il y avoir entr’autres une chronique
moins curieule que celle des Grecs, mais plus fohde;
car elle n’étoit compofée que de paiTages de l’écriture
, & tendoit à fermer la bouche à ceux qui veulent
philofopher vainement fur l’ante-chrift, ou fur
le dernier avenement de N . S.
L ’empereur Çonftantius aïant donné ordre à la
feureté des places de Syrie, partit d’Antioche avant
le mois de Ju in , pour marcher contre Magnence.
Ses troupes étant affemblées, il confeilla à tous ceux
qui n’avoient pas encore reçu le baptême , de le recevoir
au plûtôt : leur reprefentant les périls de la
guerre, &ç déclarant que ceux qui ne feroient pas
baptifez , n’avoient qu a quitter le fervice & fe retirer
chez eux. Toutefois il ne fe fit baptifer lui-même
qu’onze ans après, & à l’article de la mort. Peut-
être donna-ton le nom de Païens à ceux qui quittèrent
le fervice plûtôt que de fe fairÇ^Chrétiens :
car pagams en latin fignifioit celui qui ne portoit
pas les armes, étant oppofé à miles & de-là il peut
s’être'étendu à tous les infidèles en général : peut-
être aufti ce nom vient-il de pagus, d’oû nous avons
fait pais : car les païfans furent les derniers, qui
ç’opiniâtrerent à cpnferver l’idolâtrie. Magnence en-
voïa des ambaifadeurs à Çonftantius & à Vetranion ;
à qui Çonftantius avoir envoie de fon côté, pour
n’avoir pas deu* ennemis à combattre à la fois.
Vetranion préfera J’alJiance de Çonftantius 5 Sc
comme c’étoit un vieillard groifier, fimple & pref-
que imbécile, Çonftantius lui perfuada ce qu’il yoia-
L i v r e t r e i z i e ’m e . 413
lut. Ils fe joignirent en Pannonie -, ôc Çonftantius
étant monté lur le tribunal avec Vetranion, commença
à haranguer les foldats en latin, & leur re-
preiènta ce qu’ils devoient à la mémoire du grand
Conftantin : les fermens qu’ils avoient fait d’obéïr à
fes enfans, la trahifon de Magnence & la mort indigne
de Conftant : les conjurant de ne pas laiifcr
ce crime impuni, & de lui aider à recouvrer la fuc-
ceilion de fon frere. Quoiqu’il ne parlât direéfement
que contre Magnence, les foldats gagnez auparavant
en firent l’application à Vetranion ; & crierent
tous d’une voix , qu’il falloir ôter tous ces faux empereurs
, pour n’obéir qu’à Çonftantius -, &c le proclamèrent
augufte & empereur, fans faire aucune
mention de Vetranion. Ce pauvre vieillard fe voïant
abandonné, quitta la pourpre, defeendit du tribunal
; & fe vint jetter aux pieds de Çonftantius : qui
non feulement lui donna la v ie , mais le fit manger
à fa table, ôcl’envoïaà Prufe en Bithynie, où il lui
fournit magnifiquement de quoi vivre le refte de
fes jours : lui pardonnant de bonne foi fa révolte.
Vetranion de fon côté lui fut fidele, & acheva fa vie
en repos. Comme il étoit Chrétien, il aftiftoit afli-
duëment aux aifemblées des fideles : diftribuoit de
grandes aumônes, & honoroit les miniftres de l’é-
glifc. Il écrivoit fouvent à Çonftantius, pour le remercier
du bien qu’il lui avoit procuré : & lui con-
feilloit de fe le procurer à lui-même , en renonçant
a l’embarras des affaires. Vetranion fut dépofé le
vingt-cinquième de Décembre 3/0. après avoir*re-
gné dix mois,
P f f .iij
Chr- pafch. an,
3f ° - P- W -
Socr. 1 1 . c. 28.
S0z.0m.jv. c. 4.