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Lettres favo-
rables de Con
ftantin.
'Euf. vita Conf
i apt.lib i.t.4 1
ibid, c. 4 1.
ۥ 43.
I H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
couroient en foule, tout âg e , tout fexe ÿ prenoîc
part. La rencontre des parens & des amis qui: fe
trouvoient après une longue féparation, rendoic
plus fenfible l’union des membres de l’églife, &c ils
chantoient tout d'une voix des cantiques d’alle-
greife. Les prélats.s’appliquoient aux faintes cérémonies,
qu’ils accompliffoient religieufement ; &C
principalement les fimboles myftiques de la paf-
fion du Sauveur; c’eft-à-dire, le faintfacrifice, &
fi 1 on veut le Baptême.. Ils occupoient le peuple du
çha.nt des pfeaumes & de la leèlure des f|i(v|es écritures
: les plus éloquent d’entre eux prononçoient
des panégyriques, c’eft à d ire , des difeours de
louange, & d’aétion de grâces, pour entretenir
fai ntement la joye de I’aiTemblée. ' ’
On voyoit par tout des lettres de l’empereur,
pour réftituer aux Chrétiens leurs biens confifquez,
pour rappelJer les bannis & délivrer les ptifonniers.
II rendoit tous les honneurs poflibles aux évêques,
comme à des hommes confierez à fon Dieu ; juf-
ques à les admettre à fa table, quelque pauvre que
fût leur extérieur. Il fourniffoit les frais de tous
leurs voyages Ses liberalitez étoient grandes envers
les églifes; il leur élevoit de grands bâtimens
& ornoit les fanétuaires de prefens magnifiques. Il
repandoit des aumônes très-abondantes fur toutes
fortes de pauvres, même furlespayens. A ceux qui
mendioient publiquement, il donnoit non- feulement
la nourriture, mais le vêtement; il affiftoit
plus libéralement ceux qui étoient tombez d’une
meilleure fortune ; donnant aux uns des fonds de
terre, aux autres des chages. Il prenoitun loin particulier
des orphelins &c des veuves: il dotoit les
filles & les marioit à des hommes riches & connus
de lui. C’eft apparemment fur ce prétexte, qu eZ o -
fime hiftorien païen,fe plaint que Conftantin don-
noit avec profuûon à des perfonnes inutiles.
On peut juger de fes liberalitez parla lettre qu’il réécrivit
en particulier à Cecilien évêque de Carthage
en ces termes : Ayant réfolu de donner, quelque
chofe pour l’entretien des miniftres de la religion
catholique par toutes les provinces d’Afrique, de
Numidie & de Mauritanie; j ’ai écrit àUrfus, trefo-
rier général d’Afrique, &c lui ai donné ordre de
vous faire compter trois mille bourfes. Quand donc
vous aurez reçû cette fomme, faites-la diftribuer
à tous ceux que j ’ai d it, fuivant l’état qu’Ofius vous
en a envoyé. Que fi vous trouvez qu’il manque 5tJ.
quelque chofe pour accomplir mon intention: vous
ne devez point faire de difficulté de le demander à
Heraclidas intendant de mon domaine. Car je lui
ai donné ordre de bouche, de vous faire compter
fans délais tout l’argent que vous lui demanderiez.
On peut appeller bourfe ce que les Romains nom-
moient alors follis. C ’étoit une fomme de deux cens
cinquante de leurs deniers d’argent, qui revient à
cent quatre livres trois fols quatre deniers de notre
monnoye. Ainfi les trois millebourfes font plus
de trois cens mille livres. Conftantin écrivit auifi à s*
Anulin proconful d’Afrique, pourla reftitutioindes
biens des églifes, en ces termes: Aulli-tbt que vous
aurez reçu cette le ttre , nous voulons que vous
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