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tiers aux moines de ion voifinage des vivres pour
î. io. ces faints hoftes. S.Hilarion ne manquoit à vifner
aucun des freres, quelque peu confiderable qu’il fût,
8c dreiToit un mémoire de fa vifite', marquant les
lieux où il devoir lo g e r ,& ceux où il ne faifoit que
palier. Dans une de Tes v ifite s , il vint à Eleufe en
Idumée, le jour que tout le peuple étoit aflemblé
dans le temple de Venus pour célébrer fa fête-, car
les Sarrafins adoroient cette déeiTe , à caufe delà
planete qui en porte le nom. Comme S. Hilarion
avoir délivré plufieurs pofledez de cette nation ;
quand ils fçurent qu’il paiioit p a r-là , ils vinrent
au-devant par troupes avec leurs femmes 8c leurs
enfans, baiifant la tête, 8c criant Barec, c’eft-à dire
, en fyriaque , beniifez. Il les reçut avec douceur
8c humilité, les conjurant d’adorer Dieu plutôt que
des pierres. En même tems il regardoit le c ie l, fondant
en larmes, fie leurpromettoic de les venir voir
fouvent, s’ils croïoient en J . C. ils ne le laifferent
point aller qu’il ne leur eût tracé le plan d’une égli-
fe , 8c que leur iàcrificateur, couronné comme il
é to it, n’eût été fait catechumene.
xix. Cependant S. Athanafe écrivit une lettre eircu-
|ifijp»f|g laireà tous les évêques orthodoxes, pour les in-
orthodoxes. ftruire de ce qui s’étoit paffé dans d’inrrufion de
Mh»n. tcm. i. Qreg0j re_ ¡J [a commence par l'hiftoire de ce Lévite,
judtt.itix. jj. dont la femme étant morte des outrages qu’elle
avoitfoufferts, il la coupa en douze pièces , qu'il
envoya à chacune des tribus d’ifraël. il compare
la perfëcution prefente à ce deiaftre , 8c exhorte
tous les évêques à fe réünir en cette occafion
L i v r e d o o z i ï ’ m é : 3 1 5 —
pour fecourir l’cglife, 8c pour empêcher lacorrup- A s,
tion de la difcipline fie delà foi. Car , d it-il, l’une
8c l’autre eften danger, fi Dieu ne fe fert promptement
de vous pour punir ces crimes. Ce n’eft pas
d’aujourd’hui que les canons ont été donnez aux
églifes, nous les avons reçus par une fage fit ferme
tradition de nos peres. La foi n’a pas commencé
maintenant, elle nous eft venue du Seigneur par
fes difciples. De peur donc que ce qui s’eft conier-
vé dans les églifes depuis le commencement juf-
qu’à nous, ne périfTe en nos jo u rs, 8c que l’on ne
nous demande compte de ce qui nous a été confié:
excitez-vous, me? freres, comme étant les difpen-
fateurs desmyfteres de D ieu, fit voyant votre bien
pillé par les étrangers. Vous en apprendrez davantage
de ceux qui vous rendront cette lettre ; mais
je ne puis m'empêcher de vous le marquer en abrégé
, afin que vous voyez, qu’il n’eft jamais rien arrivé
de femblable dans l’églife depuis l’afcenfiondn
Sauveur.
Il vient à l’intrufion de Grégoire, qu’il dit avoir
été envoyé aux Ariens par lesEufebiens ,ou plûrôt
par Eufebe même. Il montre combien fon ordination
eft irreguliere, endifant : S’il y avoit quelque
plainte contre m o i, il fa lloit, félon les canons 8c
la parole de S. Paul , que le peuple fût aflemblé
avec l’efprit des ordinateurs, 8c la puiflance de N.
S. J . C. que toutes chofes fuflent examinées, 8c
faicef regulierement en prefence du peuple, 8c
du clergé , qui demanderoit un évêque ; fie non
pas qu’un homme vînt de dehors, comme ayant
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