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Athan,
234 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
inftruire de la vérité ; mais ils firent parler des A-
riens §c les patens d’ifchyras ; ils ouïrent même des
cacechumenes, des Juifs 8c des payens , quoiqu’il
s’agît du faint facrifice & des myfleres, dont il n’y
avoit que les Chrétiens baptifez qui fuffent inf-
flruits : on n’ofoit même en parler devant les au*
t r è s , fuivant la difcipline qui s’obfervoit encore
■alors exactement dans l’églife. Entre ces témoins il
y en avoit que l’on prétendoit qu'Athanafe avoit
fait enlever par le tréforier général, enforte que
l ’on ne favoit ce qu’ils étôient devenus ; 8c toutefois
ils fe trouvoient préfens, 6c dépofoient dans les informations.
Outre que les commiffaires choififloient
les témoins, ils les intimidoient par Leurs menaces
& parla crainte de Philagre 4 ils leur marquaient
par des fignes ce qu’ils dévoient répondre; 8c les foldats
frappoient 8c outrageoient ceux qui faifoient
réfillance. Toutefois par ces informations fi irregu-
lieres., il paroifloit qu’lfchy ras étoit malade dans fa
chambre,quand lie prêtre Macaire entra chez lui;
que ce jour n,’étoit pas un dimanche , 8c qu’il n’y
avoit point eu de livres brûlez. Auifi les commiffai-
res ne firent délivrer qu’une expédition de ces informations,
8c ne permirent point que l’on en donnât
de copies. .
Le clergé de l’églife catholique protefta par écrit
contre cette procédure: La proteflation du clergé
de la ville était conçue en ces termes : Aux: évêques
qui font venus de T y r , fàvoir : Theognis ,
Maris , Macedonius, Théodore, Urface 8c Valent
de la part des prêtres, & des, diacres, de l’églife car
L i v r e o n z i e ’me - 23J
tholique d’Alexandrie fous le réverendiiTime évê- ~ ’
que Athanafe. IVous deviez en venant ici amener * 335*
avec vous le prêtre Macaire, comme vous ameniez
fon accufateur ; car c’eflTordre des jugemens , fui- au. x*r! m.
vant les faintes écritures, quel’accuiateur paroifîé
avec l’accufé. Mais püifqqç vous p avez pas amene
Macaire, 8c que notre réverendifïmie évêque Atha-
nafo n’efl pas venuavec vous; nous vousavons prié
qup du moins nouspûihons affifter à la prpcedure,
afin que notre préfençe la rendît plusautenti que,
8c que nous y pûflîons déférer. Vous nous l’avez
refufé, 8c vous avez voulu agir feuls avec le préfet;
d’Egypte 8c l’acçufateur ; ç’efl pourquoi nous déclarons
que nous prenons un mauvais ioupçon de cette
affairç, 8c que votre voyage nous paraît vifihlç-
qient une confpiration. Nous vous donnons donç
cette lettre, qui fervira de témoignage à un vert-
table concile , afin que tout le monde fâche que
vous avez fait ce que vous ayez voulu en fabien-»
ce d’une des parties, 8cque votre unique dcflein a
été de nous furprendre. Nous on avons donné c§- .
pie à Pallade curieux de l’empereur, de peur que
vous ne la cachiez ; car votre conduite vous oblige
à nous défier, 8c à ufer de précaution avec vous.
Cet aéfce étoit figné de feize prêtre? 8c de. cinq diacres.
Il y eut une proteflation femblable adreffee au
concile de l’églife catholique par tous les prêtres
8c tous les diacres de la Mareóte, pour fa-ii e connoi-
tre la vérité qujlsfavoient certainement, fis décia- J ||||
rent que jamais Ifçhytas n’a été du nombre des
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