
3 * 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ner gratuitement, 8c qui venoit d’Alexandrie ; c’eft-
^ Z" à-dire quarante mille mefures, au lieu de quatre-
vingt mille. Mais il chaffa Paul de la ville ; fans
toutefois confirmer l’éleélion de Maçedonius ,
étant mal content de ce qu’on l’avoir ordonné , fans
fon confentement; 8c le regardant auifi bien que
Paul, comme la caufe de lafcdition. il lelaiffa feulement
comme il étoit, fouffrant qu’il tint les af-
femblées dans l’églife où il avoit été ordonné -, ôc
s’en retourna à Antioche.
xxn. , Les Eufebiens y étoient encore affemblez v car la
Concile de Ro- mort d’Eufebe n’empêcha pas. qu’on ne les nommât
l1 ong-tems ai• nlri ; 8c • i1 ls y reteno•i ent touA j• ours l1e1s /le-
AtUn. apai. p. gats du pape , Elpidius ôc Philoxene. Enfin ils les
tyjt.j'ud.ibii. renvoyèrent au mois de Janvier avec une lettre, par
p. 740. &c.d laquelle ils s’exeufoient d'aller à Rome pourfe trouver
au concile ; fous prétexte de la guerre de Perfe,
de la longueur du chemin 8c de la brièveté du terme
preferit; fe plaignant de la convocation de ce
concile, comme injurieufeà ceux qui avoienîdéjà
été tenus pour les mêmes caufes , c’eft- à -d ire ,
celui de T y r contre S. Athanafe, celui de C. P. contre
Marcel d’Ancyrc 8c les autres femblables. ils
fe plaignoient auffi que le pape eût reçu à fa communion
ces deux évêques , qu’ils prétendoient
condamnez. Ils reconnoiiToient la primauté de
l’églife Romaine ; mais en remarquant que l’évangile
avoit commencé en Orient. Ils foûtenoient
que le pouvoir des évêques étoit égal , 8c ne fe
devoit pas regler par la grandeur des villes. Tout
le flile de cette lettre étoit artificieux 8c moqueur
: plein de contention 8c d’oftentation d’une ^ ^ ,
vaine éloquence. Elpidius 8cPhiloxene apportèrent ’ 3 4 i*
cette lettre, 8c revinrent à Rome affligez de ce qu’ils
avoient vû à Antioche ; ôc de ce qu’ils avoient appris
des violences commifes à Alexandrie.
Le pape Jules ayant reçu la lettre des Orien-:
taux, 8c l’ayant lûë avec une ferieufe réflexion ,
la gard^ pardevers lui fans la faire voir ; efperant
toûjours que quelqu’un viendroit de leur p a r t, 8c
qu’il ne feroit pas obligé de la publier ; car il fa-
voit combien il affligeroit plufieurs perfonnes qui
étoient à Rome. Enfin , quand il fut affuré que
les Orientaux ne viendroient point, il affembla un
concile d’environ cinquante évêques , pour juger AtUn.nd%oUti
la caufe de S. Athanafe, 8c des autres qui s’étoient h
venus plaindre des Eufebiens. On dit que S Paul
de C . P. y étoit auffi venu , ayant été chaife par socr.n.c.
l’empereur. Le concile fe tint à Rome dans l’églife Vû,
où le prêtre Viton avoit accoûtumé d’aiTembler le f- d 9%c'
peuple , c’eft-à-dire dont il étoit curé , comme
nous dirions aujourd’hui ; or ce prêtre avoit été
un des légats du pape S. Silveftre au concile de
Nicée.
La caufe de S. Athanafe fut examinée de nouveau
dans le concile. On approuva la conduite du
pape à l’égard des Eufebiens, la lettre qu’il leur
avoit écrite par Elpidius 8c Philoxene, 8c la patience
avec laquelle il les avoit attendus. Leur refus de
venir au concile, après que leurs députez l’avoient
demandé, les rendit fufpeéts ; 8c leur lettre étant lue
publiquement, tout le monde en fut fi étonné, qu a
S f ij