
An ï » Pe*ne Pouv° i (:' on croire qu’ils l’euiTent écrite, tant
4‘2" elle pairut éloignée de l'efprit defincerité 8c de charité
qui rcgnoit dans les perfonnes ecclefiaftiques.
Au contraire on eut grand égard à la lettre du concile
tenu deux ans auparavant à Alexandrie, où S.
Athanafe étoit juftifié par le témoignage de cent
sup. ». s. eveques. Plufieurs autres évêques , plufieurs prêtres,
8c plufieurs diacres delà Mareóte, 8c d’ailleurs,
etoient venus à Rome pour défendre S. Athanafe.
Ils reprefentoient d’une maniere touchante les violences
des Eufebiens , 8c particulièrement les dernières
exercees à l’occafion de Grégoire; Ôc rapor-
toient les lettres des évêques 8c des prêtres d’E-
gypce, quife plaignoient qu’on les avoit empêchez
de venir au concile : c’étoit des préjugez bien favorables
pour S. Athanafe.
Dans le fonds on ne voyoit aucune preuve des
accufations formées contre lui. Arfene qu’on l’ac-
cufoic d’avoir tué étoit vivant: il n’y avoit eu ni autel
renverfé ni calice brifé chez Ifchyras , comme
il paroifloit par fa propre reconnoiflance 8c par les
informations , que les accufateurs eux-mêmes
avoient faites dans la Mareóte , qu’ils avoient envoyées
au pape, 8c dont la nullité étoit évidente à
la feule leéfure, Ainfi la procédure du concile de
T y r fur lequel celui d’Antioche étoit fondé , fut
trouve entièrement injufte, 8c irreguliere; 8c S. A-
thanafe fut declare innocent, Ôc confirmé dans la
xxiii. communion de l’églife comme évêque legitime.
Proferí™ de On examina auffi la caufe toi de Marcel e • J A i de Marce.l d’Ancv^re,
d’Ancyre. oc on. lut apparemment dans ce concile un me*
L i v r e d o ü z i e ’mb . . 3*3
moire en forme de lettre qu’il avoit adrefle au pape,,
pour fatisfaire à la demande qu’il lui avoit faite
d’expliquer fa foi. Le mémoire étoit conçu en ces
termes.: A mon três-faint collegue Jules ; falut en
J . C. Puifque quelques-uns de ceux qui ont été condamnez
pour leurs erreurs contre la fo i, ôc que j’ai
convaincus dans le concile de Nicée, ont oiéen re-
criminant écrire à votre fainteté ; comme fi j ’avois
1 moi-même des ientimens contraires à ceux de l’églife
: j ’ai crû neceifaire de venir à Rome , 8c de
vous prier de les mander ; afin que je puiife les
convaincre en leur prefence, que ce qu’ils ont écrit
I contre moi eft faux , qu’ils perfiftent encore dans
I leur ancienne erreur, ôc qu’ils ont fait des entreprifes
étranges contre les églifes 8c contre nous qui les
gouvernons. Mais puiiqu’ils n'ont pas voulu venir
quoique vous leur ayez envoy é des prêtres , 8c que
I je fois demeuré à Rome quinze mois entiers : j’ai
I crû neceifaire avant que d’en partir, de vous don-
I ner maprofeifion de foi écrite de ma propre main
I en toute vérité comme je l’ai apprife dans les
I écritures divines ; 8c de vous reprefenter les mau-
I vais difeours dont ils fe fervent pour féduire les au-
I diceurs.
Enfuite , il les accufe de dire que N. S. J . C.
I n’eft pas le veritable verbe de Dieu ; mais qu’il y a'.
I un autre v erbe, une autre fageffe, une autre vertu,
I par qui ayant été fait, il a été nommé verbe , fagelle
I 8c vertu. C’eft pourquoi ils lui attribuoient uneati-
I tr<e hypoffafe , differente de celle du pere, lis di-
! {oient que le Pere prééxiftoit au Fils ; 8c ne le re-
S f iij
Epipb, fay, j Zt
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Atban, apol,. 1,
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