
JÔ ' HlSTO I RE Ec cLE S t AST I QUE.
un de nos citoyens, celui-ci eft traditeur. Ce citoyen
qu’ils demandoient étoit Donat. Zenophile dit à
Viétor : Tu as donc crié avec le peuple, que Silvain
étoit traditeur, 8c qu’il ne devoit pas être évêque ?
Victor dit: J ’ai crié 8c le peuple auiii", car nous demandons
un de nos citoyens, homme fans reproche.
Je içavois bien que nous en viendrions là , 8c
que l’affaire feroit portée aux empereurs.
On fit auiïï entrer Victor de Samfuric 8c Saturnin
foflfoyeurs. Zenophile ayant demandé à ce dernier
ion nom 8c fà condition, lui dit : Sçais-tu que
Silvain foit traditeur ? Saturnin dit : Je fçai qu’il a
livré une lampe d’argent. Zenophile dit : Et quoi
encore? Saturnin répondit : Je ne fçai autre choie,
finon , qu’il la tira de derrière un vailfeau d’huile.
On fit retirer Saturnin : 8c Zenophile aiant auiij
demandé à Viétor de Samiùric, fonnom 8c fa condition
, lui dit : Qui a livré le chapiteau d’argent ?
Viétor répondit : Je ne l’ai point v û , je dis ce que je
fçai. Zenophile dit : Quoiqu’il foit déjà prouvé par
les interrogatoires précedens 5 dis-nous toutefois f i
Silvain eft traditeur ? Viétor répondit : Comme on
nous menoit à Carthage , j’ai oüi de la propre bouche
de l’évêque ces paroles : On m’a donné une lampe
d’argent 8c un chapiteau d’argent, & je les ai livrez.
Zenophile dit: A qui-l’as-tu oüi dire ? Viétor
dit : A l’évêque Silvain. Zenophile dit : Tu lui as
oüi dire à lui - même qu’il les avoit livrez ? Viétor
dit : Je lui ai oüi dire à lui-même qu’il les avoit
livrez de les mains. Zenophile dit : Où l’as - tu oüi ?
Viétor dit : Dans l’çgliiè. Zenophile dit ; A Çoqfüantine
? Viétor dit : Il commença à parler aù peu- A n! H o*.
pie, en difànt : De q u o i, dit-on', que j’ai été traditeur
, d’une lampe'&d’un chapiteau?
Zenophile dit à Nondinaire : Sur quoi crois-tu
qu’il faille encore interroger ceux - ci ? Nondinaire
dit : Sur les cuves du fiic , favoir qui les a enlevées.
Zenophile dit : Quelles cuves ? Nondinaire dit :
Elles étoient dans le temple de Serapis, l’évêque
Purpurius les a enlevées ; 8c le vinaigre qui étoit
dedans l’évêque Silvain l’a pris avec le prêtre D011-
tius & le diacre Lucien. Zenophile dit à Nondinaire:
Ceux qui font ici lavent-ils ce fait ? Nondinaire
répondit: Oüi ils le lavent. Le diacre Saturnin dit :
Nos anciens difoient qu’elles avoient été enlevées.
Par,qui ? dit Zenophile. Saturnin dit : Par l’évêque
Purpurius, & le vinaigre par Silvain, avecDontius
& Superius prêtres, 8c Lucien diacre. Nondinaire
dit : Viétor a donné vingt bourfes, & on l’a fait
prêtre. Zenophile dit: A qui les a-t-il données ? Saturnin
dit : A l’évêque Silvain. Zenophile dit à Saturnin
.'Donc pour être fait prêtre, il a donné à l’évêque
Silvain vingt bourfes de récompenfe. Saturnin'dit
: Il les a données. Zenophile dit : On a mis cet
argent devant Silvain. Saturnin dit : Devant la chaire
des évêques. Zenophile dit à Nondinaire ? Qui a enlevé
l’argent? Nondinaire dit : Les évêques l’ont partagé
entre eux. J ’appelle toujours boüriè, ce que le
latin appelle follis, valant plus de cent de nos livres.
Zenophile dit à Nondinaire : Veux-tü que l’on
faiïc venir Donat ? Nondinaire dit : O ü i, qu’i l