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rience : que le voyant élevé à l’épiicopat & ennemi
déclaré de Phereiîe, ils avoient fait-éclater leur malice
? excitant l’empereur contre lu i, le menaçant
de tenir des conciles, comme fut enfin celui de
Tyr. Ils viennent aux calomnies avancées contre S.
Athanafè,; dont la première étoit, qüe fix ou ièpt
évêques l’avoient ordonné fecretement. Aucontrai-
re, diiènt-ils, nous fommes témoins, nous & toute
la ville & toute la province , que tout le peuple de
l’égliie catholique demanda Athanafè pour évêque
tout d’une voix , §t que la plus grande* partie de
nous l’ordonnerent aux yeux de tout le peuple 3 fur
quoi nous iommes plus croyables que ceux qui n’y
étoient pas.
Mais Eufebe reprend l'ordination d'Athanafe,
lui qui peut-être n’a jamais reçu d’ordination 3-&
qui quand il l’auroit reçûë, l’a lui-même anéantie.
Û étoit d’abord à Beryte; il Ta quittée pour venir
à Nicomedie; l’une &: l’autre contre la lo i. Le defir
de la fécondé lui a fait.méprifer l’affeélion qu’il
devoir porter à la. première ; & il n’a pas même
gardé la. fécondé qu’il avoir injuftement ufurpéeril
vient d’en fortir pour envahir encore la place d’un
autre 3 mettant la religion dans la richeüe & dans
la grandeur des villes , & ne comptant pour rien le
partage que l’on a reçu par l’ordre de Dieu. Les
évêques d’Egypte parlent ici de la derniere tranfla-
tion d’Eufebe à C. P. & continuent: Il ne fait pas
que le Seigneur eft au milieu de deux ou trois afi
fèmblcz en ion nom ; il ne penfè pas à ce que dit
l’apôtre : Je ne tire point ma gloire du travail d’au-
"L iv r e d o ü z i e 'me . 177
frui 3 & à ce prétexté qu’il donne:-'Si- tu es lié à *• Cor-I 1 f
une femmêy né cheTch-ë point à:té délier. Car fi y u' i7'
cela éfi dit d’une femme, combien doit-on plus
l’entendre d’une églife ? quiconque y eft une fois
lié par l’épifcopat, ne doit plus en chercher d’autre,
de peur d’être trouvé adultère , fuivant les divines
écritures. Telles étoient alors les maximes
des faints évêques touchant les tranflations. Ifs
Viennent au concile de T y r , & montrent comme
la cabale d’Èufèb'e y dominoit, appuyée du comte
Denis & dé l’a'püinânce feculiere ; comme S. Athanafe
fut obligé de s’en retirer , pour fe plaindre à
l’empereur 3 la nouvelle calomnie dont les Eufè-
biens lé chargèrent touchant le bled de Conftanti-
plople. Ils fouricnnent que l’on né doit point donner
le nom de concile à une aftèmblée qui n’agiflbir que
par l’autorité du prince ; où les évêques étoient contraints
'de :fè'trouver par' lés ordres , & où il
avoir un comte & des foldats, comme les fa'tèllites
des évêques. Ils juftificnr fàint Athanafè du meurtre
d’Arfene&du calice d’ Ifchyras 3 fur quoi ces paroles
font remarquables : Püifqu’il 11’y avoit point-là
d’églifè ni de prêtre pour facrifier ; & que le jour ne f’ 7i' D'
ledemandoit pas, n’étant pas un dimanche; comment
y auroit-on brifë une coupe myftique ? Il
y a quantité de coupes dans les maifbns & dans
le marché ; on les tarifé' fans impieté : mais c’eft
une impiété de brifèr volontairement la coupe myftique.
Elle ne fé trouve que chez les prêtres légitimés
, vous avez droit de la preiènter aux peuples,
vous l’avez re'çûe fuivant la réglé de l’églife.- Que
M m iij;