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Après cette leélure , Zenophile dit à Viétor le
N* ^2 ° '- grammairien : Confelïè iîmplement. Vicftor répondit
: Je n’y étois pas. Le diacre Nondinaire dit :
Nous allons lire les lettres des évêques ; 8c il lut la
copie de ce mémoire, que lui-même Nondinaire
avoit prefenté aux évêques : J . C. eft témoin & fes
anges, que ceux avec qui vous avez communiqué
font des traditeurs. Savoir Silvain évêque de Cir-
the, qui eft traditeur & larron du bien des pauvres.
Vous içavez tous tant que vous êtes d’évêques, de
prêtres , de diacres & d’anciens, ce qui regarde les
quatre cens bourfes de Lucilla, & vôtre complot
de faire Majorin évêque, d’oü eft venu le fchifme.
Viétor le Foulon a auiîi donné vingt bouriès en
prefence de vous & du peuple, pour être fait prêtre
, J . C. le içait &iès anges. Onlutaufli la copie
d’une lettre de Purpurius évêque de Limate , à
Silvain évêque de Cirthe, par lequelle il l’exhor-,
toit à fe reconcilier avec ion diacre Nondinaire,
qu’il avoit dépofé; lui recommandoit fort leiècret
de ce qui s’étoit paifé entre eu x , & reconnoiftànt
la vérité de ce que Nondinaire avançoit dans fon
mémoire contre Silvain. Une autre lettre du même
évêque Purpurius aux clercs & aux anciens de
l’églifè de Cirthe pour le même fujet ; c’eft-à-dire ,
pour les exhorter à reconcilier leur évêque avec fon
diacre. Une autre lettre de l’évêque Fortis à Silvain
fur le même fujet ; où il témoigne craindre
que l’affaire ne devienne publique, & ne foit portée
avec ftandale au jugement des gentils., Une autre
fottre de Fortis au clergé 8c aux anciens, fur le mê*
me fujet. Il témoigne défirer que cette reconciliation
fe faffe avant Pâque , afin qu’ils puiffent célébrer
la fête en paix. Une autre lettre de Sabin évêque
de Numidie à Silvain fur le même fujet, où il
lui dit : Je m’étonne qu’un homme de votre gravité
en ait agi de la forte, avec fon fils qu’il a nourri &
ordonné. C’eft ainfi que l’on regardoit un diacre à
l’égard de fon évêque. Une autre lettre de Sabin à
Fortis, où il l’exhorte à travailler à cette paix comme
ami particulier de Silvain. Toutes ces lettres font
remplies de paffages de l’écriture , &leurftile eft
fort ecclefiaftique , même celles du meurtrier Purpurius.
Après ces leélures, le coniulaire Zenophile dit :
Par les aébes & les lettres qui ont été lûës, il eft certain
que Silvain eft traditeur ; & parlant à Viétor :
Confefle ¿implement, lui dit-il, fi tu içais qu’il ait
livré quelque chofe. Victor dit : Il a livré, mais non
pas en ma préfence. Zenophile dit : Quel miniftere
avoit alors Silvain dans le clergé ? Viétor dit : La
periécution commença fous l’évêque Paul, & Silvain
étoit foudiacre. Le diacre Nondinaire dit :
Quand on vint à le faire évêque, le peuple dit r
Qu’on en faffe un autre, exaucez-nous, mon Dieu.
Zenophile dit à Viétor : Le peuple a-t-il dit que
Silvain étoit traditeur? Viélor dit: Moi-même je
me fuis efforcé de l’empecher d’être évêque. Zenophile
lui dit : Tu içavois donc qu’il étoit traditeur
? Confeffe-le. Viétor dit : O ü i, il étoit traditeur.
Nondinaire dit : Vous autres anciens vous
criyez : Exaucez-nous, mon Dieu j nous voulons
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An. J20.
X X IV .'
Preuves : que
Silvain étoit i
traditeur &
fchifmatique»