
Si H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
imbus de la même impieté. Nous ne voyons point
d’autre Lucien à qui ces paroles de faint Alexandre
puiflent convenir, que le fameux martyre pretre
d’Antioche, dont en effet Arius fe vantoit dêtre
r. ix.». difciple. Il fe peut faire que fa doétrine, fautedetre
58.;. i7ï. bien ¿ tenc]Ue } ait été quelque tems fufpe&e ; mais
quoiqu'il en fo it, il eft certain qu’au tems de fon
m a r ty r e il é toit dans la c ommu n io n de 1 églife : auiïi
faint Alexandre dit bien qu’il en a ete fepare, mais
non pas qu’il en foit demeuré exclus. Il ajoute : ils
font échauffez par l’approbation de trois éveques,
de Syrie , ordonnez je ne fai comment, dont le
jugement vous doit être referve. Ces trois eveques
qu’il ne nomme point par retenue, font Eufebede
Cefarée en Paleftine, Paulin de T y r , 8c Patrophile,
deScythopolis. - s
lU fa v en t par coeur, continu e-t-il, les paffages
qui parlent de la paifion du fils de Dieu, de ion humiliation,
de fa pauvreté , de fon aneantiffement,
8c tous les autres terfhes femblables qu'il a empruntez
pour nous ; ils les oppofent a fa divinité. Mais
ils oublient les paifages qui marquent fa gloire naturelle
, fa nobleffe 8c fa demeure dans le fein du
jo. i.-jo. pere, comme celui-ci : Le pere 8c moi nous femmes
une même chofe. Ce que le Seigneur dit j non
pour montrer qu’il eft le pere, ou que les deux per-
fonnes n’en font qu une; mais que le fils garde naturellement
la reffemblance exaéte du pere, ôc qu’il eft
une image parfaitement conforme à l’original.
Il ajoute en parlant des Ariens : Ils ne croyent
pas qu’on puiffeieur comparer aucun des anciens,
L i v r e D i x i e ’m e . 87
oude ceuxqui ont été nos maîtres en notre jeuneffe;
ni qu’aucun des évêques qui font au monde , foit
arrivé à la mefure de la fageffe ; ils font les feuls fa-
g e s , les feuls inventeurs delà doétrine; à eux feuls
a été révélé, ce qui n’eft pas même venu en penfée
à aucun autre fous le foleil. Et enfuite : Ils nous ac-
eufent d’enfeigner qu’il y a deux êtres non engendrez,
8c foutiennent qu’il le faut dire, ou dire comme
eux que le fils eft tiré du néant. Ne voyant pas
la diftancequ’i ly a entre le pere non engendré 8c les
créatures qu’il a faites de rien ; au milieu de ces deux
extrêmes eft le fils unique, le Dieu verbe; par qui le
pere a tout fait de r ien , que le pere a engendré de
Jui-même.
Saint Alexandre explique enfuite fa foi en ces termes
: Nous croyons avec l’eglife apoftolique en un
feul pere, non engendré , qui n’a aucun principe de
fon être ; immuable 8c inaltérable , toûjours le mêm
e , incapable de progrès ou de diminution ; qui a
donné la lo i, lesprophetes 8c les évangiles, qui eft
le Seigneur des patriarches, des apôtres 8c de tous
les faints. Et en un foui Seigneur J . C. le fils unique
de Dieu, engendré, non du néant,, mais du pere
qui eft non à la maniéré des corps , par retranchement
ou par écoulement, comme veulent Sabellius
Ôc Valentin ; mais d’une maniéré ineffable 8c inénarrable
; comme il eft dit : Qui racontera fa ge- nn.s:
neration ? ôc comme ila d it lu i même: Perfonne ne £uç. X;
eonnoît qui eft le père, que le fils ; 8c perfonne ne
eonnoitquieftle fils, que le pere. Nous avons appris
qu’il eft immuable ôc inaltérable comme le pere ,,