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qu’il n’a befoin de rien, qu’il eft parfait &c fembla^
ble au pere , &c qu’il ne lui manque , que de n’etre
pas non engendré comme lui ; c’eft en ce fens, qu’il
i H p l l8‘ a dit lui-même : Le pere eft plus grand que moi.
Nous croyons auifi que le fils procédé toûjours du
pere ; mais qu’on ne nous foupçonne pas pour cela
de nier qu’il foit engendré ; carces mots : il étoit,
& toûjours &c avant les fiecles, ne fignifient pas la
même chofe que non engendré, ils femblent lignifier
comme une extenilon de tems, mais ils ne peuvent
exprimer dignement la divinité, & ,p ou ra in fi
dire, l’antiquité du fils unique. Il faut donc confer-,
ver au pere cette dignité propre de n’être point engendré,
en difant qu’il n'a aucun principe de fon
être ; mais il faut auffi rendre au fils l’honneur qui
lui convient ; lui attribuant d’être engendré du pere
fans commencement ; & reconnoiifant comme la
feule propriété du pere , de n’être point engendré.
Nous confelfons encore un feul S. E fprit, qui a
également fanétifié les fàints de l’ancien teftament,
& les divins doéteurs du nouveau. Une feule églife
catholique & apoftolique toûjours invincible ,
quoique tout le monde confpire à lui faire la guerre
; & viéborieufe de toutes les entreprifes impies
des heretiques ; par la confiance que nous donne
35. le pere de famille , en difant : Prenez courage,
j ’ai vaincu le monde. Après cela nous reconnoiflons
la refurreétion des morts; dontN. S. J . C. a été les
prémices, ayant pris, de Marie la mere de Dieu, un
corps véritable, non en apparence. Le terme de
mere de Dieu Theotocos, eft ici très-remarquable
pour
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pour les fuites. Saint Alexandre continue : Sur la fin
des fiécles, il a habiré avec le genre humain pour
détruire le péché ; il a été crucifié, il eft mort, fans
aucun préjudice de ià divinité ; il eft reifufcité , il
eft monté au ciel, & il eft affis à la droite de lama-
jefté. Voilà ce que nous enièignons , ce que nous
prêchons,- voilà les dogmes apoftoliques de l’églifè ;
pour leiquels nous fbmmes prêts à fouffrir la mort
& les tourmems.
Arius & les autres qui combattent avec lui ces
yeritez, ont été chaflez de l’églifè, iiiivant cette
parole de S. Paul : Si quelqu’un vous annonce un GaU
autre évangile que celui que vous avez reçu , qu’il
foit anathême. Qu’aucun de vous ne reçoive donc
ceux-ci, que nos freres ont excommuniez ; que
perfonne n’écoute leurs diicours, ni ne liiè leurs
écrits 5 ce font des impofteurs qui ne difent jamais
la vérité. Condamnez-les avec nous, à l’exemple de
nos confrères qui m’ont écrit, & qui ont foufcrit au
mémoire que je vous envoie avec leurs lettres par
mon fils le diacre Apion. Il y en a de toute l’Egypte
ôc de la Tbebaïde , de la Lybie & de la Pen-
tapole , de Syrie, de Lycie, de Pamphylie, d’Afie,
de Cappadoce & des provinces circonyoifines. Je
m’ attends à recevoir de vous des lettres ièmblables.
Car après plufieurs autres remedes, j’ai crû que ce
confentement des évêques acheyeroitde guérir ceux
q u’ils ont trompez. Telle eft la lettre de iàint Alexandre
, à la fin de laquelle font les noms de ceux qui
étoientëxconimuniez ; fayoir le prêtre Arius & les
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