
Bnf. t i r . vit. c,
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S°f. 1 1 p. Î87.
i t i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
il n’y 'lai (Ta point de temples, ou il les fit confacrer
à Dieu-, il n’y fouffrit point d’autels où l’on brûlât
dès viètimes , 5c ne laiiïa des idoles que dans les
lieux profanes , pour y fervir d’ornemens. Il y fit
même apporter exprès celles qui étoient les plus renommées
dans chaque province , pour expoier au
au.c.s4. mépris 5c à la dérifion publique j ce qui étoit gardé
dans les temples avec le plus de vénération. Ainfi
l’on voïoit d’un côté l’ApollonPythicn, d’un autre
côté le Sminthien-, le trépied de Delphes fi fameux
par les oracles, étoit dans l’hyppodrome ; les Mufes
d’Helicon dans le palais. C .P . en étoit toute remplie.
On y voïoit auifi Rhée la mere des Dieux, apportée
du mont deDindyme près de Cyzique , où
l’on difoit que les Argonautes l’avoient placée ;
mais Conftantin la défigura , en lui ôtant fes lions ,
& changeant la fituation de fes mains, enforte
qu!elle parorlfoit fuppliante.
La principale égîife fut dédiée à la fagefle éternelle,
d’ou elle garde, encore le nom de fainte Sophie.
Il y en eut une en l’honneur des douze Apôtres.
Elle étoit en forme de croix d’une hauteur
merveilleufe ; incruilée en dedans de marbre de
diverfes couleurs depuis le pavé jufqu’au toic qui
étoit revêtu d’un lambris de menuiferie tout doré.
Le deifus étoit couvert de cuivre, au lieu de tuiles,
Scdoré en plufieurs endroits ; enforte qu’il refle-
chifloit fort loin les raïons du ioleil ■> le dôme étoit
environné d’une baluftrade de cuivre 5c d’or : cette
« églife étoit au milieu d’une grande cour carrée, fer-
«tnée de quatre galeries, accompagnées de bafili-
Cedren.
Eu/, iv . vit. c.
5%'&ibiValef.
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L i v r e o n z î e ’m e : 213
ques ou grandes fales, de bains, de chambres, 6c de
divers appartemenspour ceux qui avoient la garde
du lieu. Conftantin ledeftina pour fa fepulture, 6c
y fit mettre fon tombeau au milieu de douze autres b «j . ib. <?*
qu’il avoit élevez pour la mémoire des Apôtres, fix
de chaque côté, il le faifoit par un mouvement de
fo i , pour participer après fa mort aux prières qui s’y
çélebroient en l’honneur des Apôtres , perfuadé de
l’utilité qui en reviendroit à fon ame. C ’eft ainfi
qu’en parle Eufebe de Cefarée.
Conftantin bâtit encore à C. P. une églife de s«c. f. 8^
fainte Irene joignant fainte Sophie ; fi ce n’eft la mê- " • c"61 ^ 7*
me fous ces deux divers noms, de fagefle 6c de paix.
On lui en attribue encore plufieurs autres. Celle
de fainteEuphemie près l’hyppodrome ; celle de S.
Mocius , au lieu d’un temple d’Hercule; une de S.
Procope ; une de S. Acace -, une de S. Agathoni-
que; une de S. Diomede, hors la v ille , au lieu nommé
Hebdomon, parce qu’il étoit àfept mille : une
églife de S. Jean l’évangelifte au lieu nommé Ana-
plus fur le bord de la mer du côté d’Europe : une
églife cnl’honneur del’archaoge faint Mich e l, célébré
depuis par plufieurs miracles, Dans la v ille ,
hors les eglifes , Conftantin mit encore des mar- 4?. *
ques de fa religion. Sur les fontaines qui étoient
au milieu des places , on voyoit l’image du bon
pafteur, 5c Daniel entre lestions, de bronze doré.
Dans la principale chambre de fon palais, au milieu
ôc touc en haut, étoit un grand tableau , contenant
une croix de pierres précieufes enchàilées
en or,. Au veftibule étoit un -autre tableau où i!
D d iij.