
X I I .
Députation à.
l'empereur.
ap. Socr. n . c.
37-
Sozom. i v . C ,
A than, de Jy n .
î- *77'
H ila r . fra gm .
571 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fonnetnent des heretiques à la foi catholique , de
ruiner le concile de Nicée, & nous propofer par écrit
une foi étrangère , qu’il ne nous étoit pas permjs de
recevoir. Il y a long-temps qu’ils font heretiques ,
&c nous avons reconnu qu’ils le font encore a pre-
fent : auiïi ne les ayons-nous point admis a notre
communion , les condamnant de vive voix en leur
prefence. Dites-donc encore ce que»voüs en ordonnez,
afin que chacun le confirme par fa foufeription.
Tous les évêques dirent : Nous voulons que ces heretiques
foient condamnez , afin que la foi catholique
demeure ferme 5c l’églife en paix.
Le concile aïant ainfi procédé , tant pour la deci-
fion de la f o i , que pour le jugement des perfonnes,
auroit pû fe feparer , n’eut été l’ordre de l’empereur,
qui les obligeoit à lui envoïer des députez pour l’informer
de ce qui s’étoit paiîé. Us y fatisfirent , 5c
envoïerent dix évêques,qu’ils chargèrent d’une lettre
à l’empereur. D’abord ils feconnoiffent que c’eft par
fon ordre qu’ils fe font affemblez : qu’ils ont été d’avis
de conferver la foi ancienne , reçue par la prédication
des prophètes , des apôtres 5c de J . C . même:
principalement la définition du concile de N ic é e ,
faite par tant de faints évêques avec une fi mute délibération
, en prefence de l’empereur Conftantin qui
a été baptifé dans cette foi & y eft mort. Ils repetent
fouvent cette proteftation de ne rien innover dans
la f o i , & fupplient l’empereur plufieurs fois de ne
point fouffrir que l’on y ajoûte ou que l’on en retranche
rien : lui déclarant qu’il n’y a point d’autre moïen
• L i v r e qj/a t o r z i e ’ m e . 573
d’établir la paix Sc de faire ceflcr la divifion des égli-
fe s , principalement à Rome. Ils fe plaignent d’Ur-
face & de Valens, qui aïant été excommuniez longtemps
auparavant, s’étoient retraitez par écrit au
concile de Milan : & toutefois, ajoûtcnt-ils, ils ont
ofé nous prefenter un écrit, pour introduire des nou-
veautez ; Sc voïant qu’il n’étoit pas approuvé, ils
font venus dans notre aifemblée , comme pour en
dreflfer un autre. Ils marquent la charge qu’ils ont
donnée à leurs députez : qui n’eft que de conferver
les anciennes dédiions, d’inftruire l’empereur de ce
qui s’eit pafle au concile, 5c lui faire voir les noms
& les fouferiptions des évêques. Ils prient l’empereur
d’écouter favorablement leurs députez, Sc de les ren-
voïer eux-mêmes à leurs églifes : afin qu’elles ne demeurent
pas plus long-temps abandonnées de leurs
pafteurs , & que ceux qui font incommodez en païs
étrangers , â caufe de leur grand âge 5c de leur pauvreté
, ne fouffrent pas davantage. Enfin qu’il ne
permette plus qu’on les fatigue par de tels voïages ,
ni qu’on les fepare de leurs troupeaux : qu’il les Jaifle
en paix dans leurs églifes prier pour la profperité de
fon regne.
Les députez qui portèrent cette lettre , entre lef-
quels étoit Reftitut de Carthage, étoient de jeunes
gens qui manquoient de capacité & de prudence : au
contraire , les Ariens envoïerent en même temps
des vieillards habiles Sc rufez , à la tête defquels é-
toient Urface & Valens. Ils étoient auili dix ; ainfi
i l s’en trouva vingt en tout, qui fe difoient députez
du concile de Rimini. Les catholiques avoient ordre
C c c c iij
A n . 3/9.
Sever. Sulp'.