
An. 341. achète le nom d évêque, fe jetter lui - même par
force &par l’autorité des juges feculiers, entre des
gens qui ne le demandent ni ne le connoiffent, &
ne favenc rien de ce qui s’eft paifé. Ce feroit anéantir
les canons, & donner aux payens lieu de foup-
çonner que les ordinations fe font , non félon une
loi divine, mais par brigue & par autorité. Il décrit
enfuitel entreede Grégoire, & les violences qui s’y
commirent ; comme lui - même fut obligé de s’enfuir
pour iauver fa v ie : la perfecution que l’on fit
au cierge & au peuple pour les obliger à communiquer
avec Grégoire; puis il ajoute ;
/. 548. r>. Grégoire eft donc A rien, fit envoyé par les Ariens;
carperfonne qu’eux ne l’a demandé. C ’eft pourquoi
comme mercenaire & étranger , il traite cruelle-
su» n nient peuple catholique, par le moyen du gou-
4 verneur. Vous favezque les Eufebiens avoient auparavant
ordonne¡Pifte pour les Ariens; & qu’après
que je vous en eus é c r it , il fut rejetté & ana-
thematife juftement, par tous tant que vous êtes
deveques catholiques : c’eft pour cela qu’ils ont
maintenant envoyé Grégoire aux mêmes Ariens:
Et de peur de recevoir encore un affront par les lettres
que nous écrivons contre eux; ils ont employé
contre nous la puiffance feculiere , afin qu’étant
maîtres des eglifes, ils femblent éviter le foupçon
de 1 Arianifme. Mais ils s’y font encore trompez ;
car perfonne ne s’eft joint à Grégoire, finon les
hérétiques,, ceux qui pour leurs crimes ont été chaf-
iez del églife,ou ceux quidiffimulent parla crainte
du gouverneur. C ’eft une picce que les Eu-'
febiens méditent, Si compofent depuis lons-tems. \
i- r f ’i l Enluitc , il les exci• te ai• niri as s »an• i mer pour l1 a AN« 34*
caufe commune : Tandis que vous êtes affis dans
l’églife, dit-il, avec le peuple affcmblé fans aucune
plainte contre vous; fi quelqu’un venoit tout d’un
coup avec un ordre de l’empereur pour prendre votre
place; ne letrouveriez-vous pas mauvais? n’en
demanderiez-vous pas juftice ? Vous devez donc
être indignez decesex-cez, de peurquefi onles dif-
fimule, le mal ne paife bientôt aux autres églifes ,
Sc que la charge d’enfeigner parmi nous ne foit plus
qu’une marchandiie Si une affaire temporelle. Et
enfuite: Si des l’année derniere, avanequetoutee-
ci fut arrivé, nos freres de Rome ont demandé un
concile pour faire juftice de ce qui s’étoit paifé auparavant,
combien devez-vous être plus indignez
pour tant de nouveaux excez ? Il finit fa lettre eir
priant les évêques de ne point recevoir celles de
i Grégoire, s’il leurécrit, mais deles déchirer, 8c
de traiter avec mépris ceux qui les apporteront y
comme des impies & des miniftres d’iniquité. Sis
■ même ilo fe vous écrire, d i t - i l , félon la formule
! pacifique , c’eft-à-dire, non comme évêque, mais
; comme fimple fidele , ne recevez pas fes lettres -v
j car ceux qui s’en chargent, ne le font que par la»
crainte du gouverneur. Ne vous laiifez pasnon plus.
S prevenir de ce que les Eufebiens pourroient vous,
j ccrire en fa faveur. Au refte, Grégoire ne peut nier
qu’il ne foit Arien ; puifqu’Ammon qui fouferit fes.
lettres, a été chaffé de l’églifeil y along-tems, pan
le bien-heureux Alexandre , principalement pout
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