
c i t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
/*/■•»■ 34- qui fut reconnu augufte à Paris dès l'an 360. & fa refî-
dence en cette ville peut avoir donné fujet d’y affem-
bler le concile plutôt qu’ailleurs : car il faifoit encore
profeflion du Chriftianifme.
xxvni. D’un autre côté Lucifer de Caliari publia pen-
decaiiaii.1 '1' ^ dant fon exil divers écrits,pour la defenfe de la foi
& contre la perfecution de Conftantius. Le premier
ouvrage adreffé à l’empereur pour la défenfe de faint
Athanafe eft divifé en deux livres, & commence
ainfi : Tu nous contrains, Conftantius, de condamner
notre confrere Athanafe en fon abfence 3 mais
la loi de Dieu nous le défend. Par ton autorité roïale
tu pouffes les prêtres de Dieu à répandre le fang 3
& tu ne fçais pas que c’eft vouloir nous faire oublier
les droits de la juftice, que nous avons reçus
de Dieu. Diras-tu que Dieu permet de condamner
fans Toiiir un abfent, & qui plus eft , un
innocent , quand tu vois qu Adam & Eve nos premiers.
parens, n’ont été frappez du jugement de Dieu
c ,, ,n j. qu’après avoir été o iiîs ïE t Dieu appella Adam, &
lui dit : Adam où es-tu ? & le refte, car il met lepaf-
fage tout au long : puis il ajoute : Quelle eft donc
ton impudence de donner aux ferviteurs de Dieu
une forme déjuger, qui ne vient pas de fa loi ? fans
craindre, que comme on difoit alors : Le ferpent m’a
trompé, nous difions à Dieu : L’empereur Conftantius
nous a féduits. Ne vois-tu pas que tu ierois frappé
de la même fentence de Dieu irrité, que le ferpent
iiw.14. à qui il dit : Parce que tu as fait cela, tu feras maudit,
& le refte. Il continue d’alleguer de longs paffages
& d’en faire l’application à l’empereur, avec autant
L i v r e q u a t o r z i e ’m e . î i j
de liberté &c de vchemence, que s’il parloit au moindre
particulier ; & il ne garde point d’autre méthode
dans tous fes ouvrages, que de parcourir ainiî de
fuite tous les livres de l’écriture. Il ufe de répétitions
fréquentes : le ftile eft dur & ruftique, comme il le
nomme lui-même : fes écrits ne font recommanda-
bles que par la generoiité des fentimens &c la force
des expreffions.
Le fécond ouvrage eft intitulé : Des rois apoftats ;
& tend, comme il le déclare d’abord, à defabufer
Conftantius de l’avantage qu’il prétendoit tirer de la
profperité temporelle ; en difant : que fi la foi qu’il
prôfeffoit n’eût été catholique, & fi la perfecution
qu’il faifoit aux défenfeurs de la foi deNicée n’eût
été agréable à Dieu, il n’auroit pas joui d’un empire fi
floriffant. Lucifer réfuté cette erreur, par les exemples
des mauvais princes , que Dieu a laiffé regner
même fur fon peuple, fans parler des infidèles. Le
titre du troifiéme ouvrage eft : Qu’il ne faut point
communiquer avec les heretiques ; & le deffein eft de
répondre au reproche que Conftantius faifoit aux évêques
catholiques, d’être les ennemis de la paix, de
l’union & de la charité fraternelle. Il prouve donc par
les autoritez de l’écriture, la neceffité de fe feparer
des méchans.
Le quatrième écrit a pour titre : Qu’il ne faut point
épargner ceux qui pechent contre Dieu, & commence
ainfi, s’adreffant à l’empereur : T e voïant furmon-
té en toutes maniérés par les ferviteurs de Dieu, tu
as d it, que nous te faifions injure au lieu de t’hono-
re r, & quenous fommes des infolens. Enfuite il en-
De nen. part,
p. 174.
Edit. Parif. iy<5 8.
De non. convert