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'-------------- concile de Sardique. Ayanc recula troifiéme let-
A N. 34^* trc , il refolut de remettre le tout à Dieu , & de retourner
en Orient : mais auparavant comme l’em-
pereuir Confiant l’avoit mandé :, il alla le trouver en
Gaule , apparemment à Milan fa refîdence ordinaire
dans la Gaule , qu’>on nommoit à Rome Ci-
Apç>i. p.y7o.s. {'a[pinc> Il alla auiïi à Rome dire adieu au pape faint
Jules •& à.fon églife , qui le reçût avec une extrê-
*?. Atkm. «p4. me joïe. Le pape écrivit à l’églife d’Alexandrie une
lettre pleine de tendreffe : ou il les félicité de leur
fermeté dans la f o i , &c rend témoignage à la charité
que leur évêque â toujours confervée pour eux :
,il fe reprefente l’allegreife publique avec laquelle
il fera reçu ; & finit par des prières , pour leur attirer
les grâces qu’ils méritent. Par tout où faint Atha-
nafe paffa, les évêques lui donnèrent des lettres de
paix.
Athanafe à ^ arriva à Antioche où étoit l’empereur Con-
Antioche. ftantius, qui le reçût d’un vifage favorable -, &c lui
Hàsôitf.p^iTC' confirma de vive voix la permiifion de retourner
en fon pa is, & de reprendre le gouvernement de
fon églife : lui accordant encore des lettres , outre
les ordres qu’il avoit déjà donnez , de garder les
paffages ; afin qu’il pût achever librement fon voïa-
ge. Saint Athanafe fe plaignit de ce que l’empereur
avoit autrefois écrit contre lui ; & le pria de ne plus
écouter fes ennemis en fon abfence. Appeliez-les,
dit - i l , fi vous voulez : je fuis .content qu’ils paroiffent
& je les convaincrai. L’empereur ne le voulut
pas : mais il ordonna d’effacer tout ce qui avoit
été écrit a fon defavantage ; & l’affura qu’il ne re~
cevroic
L i v r e d o u z i e ’m e . 4 oi
cevroit plus de calomnies contre lui. Pour m ontrer “
que cette refolution feroit inébranlable, il la confir- An> 34^-
ma par des fermens, & en prit Dieu à témoin. Il
lui dit plufieurs autres chofes pour le confoler ; &
écrivit plufieurs lettres en fa faveur, une aux évêques
& aux prêtres de l’églife catholique ,: il faut ApoU.p.^i.
entendre d Egypte , où il déclare que tout ce qui a
été ordonne contre ceux qui communiquoient avec
Athanafe doit être mis en oubli ; qu’ils feront à l’avenir
exempts de tout foupçon ; que les clercs qui
font avec lui jouiront de l’exemption des tributs,
dont ils jouiffoient auparavant ; & que la meilleure
marque du bon parti fera d’être uni à lui. La fécondé ibu.t. 773.
lettre eft adreifée au peuple catholique d’Alexandrie,
& tend principalement à l’exhorter à la paix : l ’aver-
tiffant que l’empereur a écrit aux juges, de punir les
féditieux félon les loix. Il y a deux lettres àNeflorius
préfet d’Egypte : dont la première fut auffi envoïée
aux gouverneurs de la province Auguftamnique, de
la Thebaïdc & de la Lybie. La fécondé ordonne à iw .;.774.
Neftorius d’envoïer à la' cour toutes les lettres qui fe AdSoli,-t 8l-t-
trouveront dans fes regiftres, contre la réputation
d’Athanafe. Un décurion nommé Eufebe fut chargé APoi.z,P.774.
I de I’execution de ces ordres ; & retira tous ces a&es
des regiftres du duc & du préfet d’Egypte.
Pendant le féjour que S. Athanafe fit à Antioche,
il ne communiqua point avec Leonce , & l’évita
| comme un heretique : mais il communiqua avec les
Euthathiens, qui étoient la plus pure partie du peuple
catholique ; & aflifta à leurs aifemblées, qui fe
tenoient dans des maifons particulières. L’empereur
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