
6io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
texte du mot de fubftance. Cetoit apparemment
Baille d’Ancyre & les autres catholiques ou Demi-
suf.n.xxu. Ariens : qui aïant été dépofez au concile de Conf-
tantinople par la fadtion des Anomeens, écrivirent
de tous côtez contr’eux. Les eveques du concile de
Paris reconnoiilent donc, que ceux qui ont confenti
à iupprimer le mot d’ow/ib ou fubftance, Toit a Rimi-
n i , (bit à Nice enThrace : ne l’ont fait la plupart que
fous l’autorité du nom des Orientaux. Vous avez ,
difent-ils, introduit ce mot aucrefois contre l’here-
iîe des Ariens : nous l’avons reçû & toujours in-
violablement confervé. Nous avons embraifé le mot
â ’bomooufios pour exprimer la vraie & légitime naif-
fance du fils unique de Dieu : déteftant l’union introduite
par les blafphêmes de Sabellius. Nous n entendons
pas non plus, que le fils foit une portion
du pere : mais que de Dieu non. engendré entier
& parfait, eft né un Dieu fils unique entier & parfa
it ; & quand nous difons, qu’il eft d’une même
fubftance que le pere, ce n’eft que pour exclure la
création, l’adoption ou la fimple dénomination.
Nous n’avons pas de peine aufti à entendre dire ,
cd„f «. §ï qu’il eft femblable au pere ; puifqu’il eft l’image
de Dieu invifible : mais nous ne concevons de ref-
femblancc digne de lui ,.que celle d’un vrai Dieu à
un vrai Dieu, qui exclut l’union & rétablit l’unité :
car l’union emporte fingularité , l’unité.marque, feulement
la perfeétion dé-celui qui eft engendre. Et
enfuite.
Aihfi, nos chers freres, connoiflant par vos lettres,
nue l s>n a àbufé de notre {implicite, touchant lafup-
N
L i v r e q ^ u a t o r z i e ’me . a n
preftion du mot de fubftance ; & aïant appris de
notrefrere Hilaire, que ceux qui font retournez de
. Rimini à Conftantinople, n’ont pû fe refoudre à
condamner de fi grand blafphêmes ; quoique vous
les en euffiez avertis, comme témoigne votre lettre
inclufe : nous révoquons aufti tout ce qui a été fait
mal-à-propos & par ignorance. Nous tenons pour
excommuniez Auxence , Urface , Valens, Caïus ,
Megafe & Juftin, fuivant vos lettres & fuivant la
déclaration de notre frere Hilaire : qui a protefté
qu’il n’auroit jamais de paix avec ceux qui fui vroient
leurs erreurs. Nous condamnons aufti tous les blafphêmes
que vous avez mis enfuite de vos lettres: mais
lur-tout, nous rejettons les évêques apoftats ; qui
par {’ignorance ou l’impieté de quelques-uns, ont
été fubftituez à la place de nos freres, fi indignement
exilez. Proteftant devant D ieu , que fi quelqu’un
dans les Gaules prétend s’oppofer à ce que nous
avons ordonné, il fera privé de la communion 5e du
facerdoce. Et comme Saturnin a refifté avec une extrême
impieté aux ordonnances falutaires ; fçachez
qu’il a été excommunié par tous les évêques de
Gaule , fuivant les lettres que nos freres en ont déjà
écrites par deux fois : s’étant rendu indigne du nom
d’évêque, tant par fes anciens crimes diflimulez fi
long-temps, que par la nouvelle impieté de fes lettres
témeraireS. Ainfi finit la lettre fynodale du concile
de Paris. Il eft vrai-femblable qu’il fut tenu n ^ i-
peu de temps après le retour dé S. Hilaire & du v ivant
de Conftantius. Les évêques de Gaule étoient
à couvert de fa perfecution, par l’autorité de Julien
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