
J 14 H i s TOI R e E c CXES IAST I'CLUÉ.
relation de ce qui fe paiToic dans le concile ; & quoique
S. Hilaire s’en plaignît, &c que le cefar Ju lien ,
qui étoit alors en Gaule,en fût témoin : les Ariens fe
mocquerent du cefar, & trompèrent l’empereur de
Si ver. S-ftlp, t. qui ils obtinrent un ordre pour bannir S. Hilaire 6c
f ' 41î" l’envoïer en Phrygie. Ils y firent aufïi bannir Rodanius
évêque de Touloufe : qui bien que moins vigou-
reux naturellement qu’Hilaire , fe foûtenoit contre
eux par fon union avec lui. Les clercs de l’églife de
B iU r .'in îsm ji. Touloufe furent maltraitez à coups de bâton, les
^ ' diacres meurtris de balles de plomb : l’évêque Rodasuip.
sever. i. njus mourut dans fon exil en Ph rygie, aulli-bien
que Paulin de Treves.
wortun. v it .n b . Saint Hilaire étoit né à Poitiers d’une des plus il-
’ luftres familles dès Gaules. Il étudia avec fuccès les
fciences profanes , & s’appliqua particulièrement à
nier. *4. leloquence , imitant le ftile de Quintilien. Tout cela
étant encore païen ; car il ne fe fit Chrétien qu’en
âge mûr , & il raconte ainfi les motifs de fa conver-
BiUr.de Tri», i. f]0n : Je confîderois, dit-il, que l’état le plus defîra-
ble félon le fens, eft le repos dans l’abondance : mais
que ce bonheur nous eft commun avec les bêtes.
Je compris donc que le bonheur de l’homme devoit
être plus relevé , & je le mettois dans la pratique de
la vertu & la connoiflance de la vérité. La vie pre-
fente n’étant qu’une fuite de miferes, il me parut que
nous l’avions reçue pour exercer la patience , la modération
, 1a douceur ; & que Dieu tout bon ne nous
avoit point donné la vie , pour nous rendre plus mi-
ferables en nous l’ôtant. Mon ame fe portoit donc
avec ardeur à connoître ce Dieu auteur de tout bien»
L i v r e t r e i z i e ’ m e . . yiy
car je voïois clairement l’abfurdité de tout ce que
les payens enfeignoient touchant la divinité : la partageant
en plufieurs perforâmes de l’un & de l’autre
fexe , l’attribuant à des animaux , à des ftatuës & à
d’autres choies infenftbles : je reconnus quil ne pou-
voit y avoir qu’un feul Dieu, éternel, tout puiiTant,
immuable.
Plein de ces penfées je lus avec admiration ces par
rôles dans les livres de Moïfe : Je fuis, celui qui e il. Md. xi
Et dans Ifaïe : Le ciel eft mon trône & la terre mon 7°'
marche-pied. Et encore : Il tient le ciel dans fa main
& y renferme la terre. La première figure montre ,
que tout eft. fournis à Dieu : la fécondé qu’il eft au.
delà de tout. Je. vis qu’il eft la fource de toute beauté
& la beauté infinie : en un m o t, je compris que je
le devois croire incomprehenfible. Je portois plus
loin mes defirs, & je fouhaitois que ces bons fenti-
mens que j’avois de Dieu & les bonnes moeurs euf-
fent une recornpenfe éternelle. Cela me femibloit
jufte : mais la foibleffe de mon corps; & même.de ,
mon efprit me donnoit.de la crainte;: quand les écrits
des évangcliftes & des apôtres me firenr- trouver plus
que je n’eufle ofé efperer , particulièrement le commencement
de l’évangile de S. Jean. C eft ainfi que
faint Hilaire rapporte: les motifs de fa convetfion. Il J " ™
étoit marié & avoit une fiUe nommée. Apra : la mere
& la fille fuirent Chrétiennes comme lui. Etant encore
laïque il menoit une vie très-fainte , & s'éloignait.
avec grand foin des Juifs & des hereriques. Le
peuple de Poitiers d’un commun, accord le demanda
pour évêque , & l’on croit qu’il fucceda à S. Mexen-
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