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— du proconful nommé Agelas, du nombre appar-
remment dé ceux que l’on nommoit excepteurs,
parle ainfi :
Il y a d’autres lettres néceflâires en cette affaire y
il importe de les lire. Le proconful Elien dit : Lis-en
en prefence de Cecilien, afin qu’il reconnoifle s’il les
a diétées. Agefilas lût un a été fait a Carthage en ces
termes : En jugement devant Aurelius Didymus
Speretius facrificateur de Jupiter & duumvir de
Carthage : Maxime dit : Je parle au nom des anciens
du peuple Chrétien de la loi catholique 5 c’étoit toutefois
les Donatiftes. Il continue : Il faudra pour-
iiiiyre devant les empereurs contre Cecilien 8c Félix
, qui veulent ufitrper le gouvernement de la religion.
On cherche les preuves de leurs crimes. Car
la perfécution étant ordonnée contre les Chrétiens,,
c’eft-à-dire, qu’ils iacrifiaffent, ou qu’ils donnaflènc
à brûler toutes les écritures qu’ils avoient} Alfius
Cecilien que vous vo'iez prefent étoit alors magif-
trat. Sa charge l’obligeoit d’executer l’ordre du proconful
, pour contraindre tout le monde à fàcrifier
8c à livrer les écritures. Vous voyez qu’il eft vieux
8c qu’il ne peut aller à la Cour, je vous prie qu’il déclare
devant vous , s’il a écrit des lettres de la convention
qu’il avoit faite fur„ceiiijet, & fi le contenu
de fis lettres eft véritable ; afin que l’on en puifle découvrir
la vérité devant l’empereur. Comme Cecilien
étoit prefent , 1e duumvir Speretius lui dit: Avez-
vous oüi cette requifition ?
Alfius Cecilien dit : J ’étois à Zama pour acheter
des livres avec Saturnin Quand nous y fûmes
arrivez , les chrétiens mêmes envoyèrent vers moi
au pretoire, pour me dire : Avez-vous reçû l’ordre
de l’empereur ? Non dis-je , mais j’en ai déjà vû des
copies : 8c à Zama 8c à Furnes j’ai vû abattre des
églifes 8c brûler des écritures. Donnez donc lès écritures
fi vous en avez, pour obéir à l’ordre de l’empereur.
Alors ils envoyèrent à la maiibn de l’évêque
Félix, pour en tirer les écritures 8c les brûler. Gala-
tius vint avec nous, au lieu où ils avoient accoûtu-
mé de celebrer leurs prières. Nous en emportâmes' .
la chaire , des lettres miffives 8c les portes 8c tout
fut brûlé fuivant l’ordre de l’empereur. Et comme
nous eûmes envoyé à la maiibn de l’évêque Félix ,
les officiers publics noüs rapportèrent qu’il étoit ab-
fint. Il eft vrai que depms, Ingentius lcribe d’Au-
gentiùs avec qui j’ai exercé l’édilité , m’étant venu
trouver,j’ai diété à Augentius une lettre pour le même
évêque Félix.
Maxime dit : Que la lettre lui foit reprefintée ,
afin qu’il la reconnoifle. Cecilien répondit : C’eft la
même. Maxime dit rPuifqu’il a reconnu fà lettre ,
je vais la lire, 8c je prie qu’elle foit inftrée dans les
aétes tout au long. Il lût ainfi : Cecilien à ion pere
Félix, iàlut. Ingentius étant venu trouver mon collègue
Augentius fon ami, pour lui demander fi dans
l ’année de mon duumvirat on a brûlé quelques écritures
de vôtré lo i, fuivant l’ordonnancé de l’empe-
reu : j’ai dit que je ne fii autre chofi, finon queGala-
tiusjun des vôtres, a tiré publiquement de l’églifi des
lettres miffives. Je fbuhaite, mon cher pere, que vous
foyezlong-temsen bonne fànté.